Olivier Véran : l’arbitraire droit de vie et de mort sociale 3.0
TRIBUNE — Ce 15 février 2022, Olivier Véran et l’assurance maladie ont désactivé en toute illégalité des millions de Français sur la base d’un décret du 14 février, rendu après un avis du même jour de la Haute autorité de Santé, saisie trois jours avant, et un avis du conseil scientifique Covid-19 non encore divulgué, l’ensemble publié le même jour à six heures sur Légifrance.
Pas même un jour aura été laissé à nos concitoyens pour prendre leurs dispositions. Le passe des contrevenants à l’injonction vaccinale, pudiquement appelé « passe activité » sur l’application TousAnticovid, a été purement et simplement désactivé sans aucun préavis, du jour au jour même.
L’application immédiate et cavalière de ce texte, sans même attendre le lendemain de sa publication au Journal Officiel [1], outre son illégalité manifeste, témoigne de l’inconsidération profonde du ministre Olivier Véran envers ses concitoyens, bétail à vacciner coûte que coûte et désactivés par la télécommande du prince. Le citoyen, désactivable par simple mise à jour logicielle, est suspendu à des textes annoncés vaguement à l’avance et finalement adoptés en catastrophe pour le jour même.
[1] Si rien n'est prévu dans le texte lui-même, la date d'entrée en vigueur est déterminée en application de l'ordonnance du 20 février 2004 (et non plus en application du décret du 5 novembre 1870). La loi ou le décret entre en vigueur le lendemain de sa publication sur tout le territoire français.
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Ce n’est pas une conception raisonnable de la démocratie et de la République française.
Passé cette douleur républicaine, il faut s’astreindre à analyser juridiquement ledit décret du 14 février pour en mesurer l’ineptie et l’illégalité manifeste.
Sur le fameux slogan digne d’un vendeur de boites de conserves de votre hypermarché, « 1 infection = 1 dose », la règle du décret semble assez cohérente sur le fond et la forme : « Une infection à la covid-19 équivaut à l'administration de l'une des deux premières doses ou de la dose complémentaire mentionnées au présent alinéa ». Le vacciné 2 doses contaminé qui écrit ces lignes était soulagé de voir sa peine enfin prise en compte.
Mais, c'était sans compter sur la perversion d’Olivier Véran, qui, en bon vendeur de camelote, donne le jour même du décret une interprétation ahurissante du texte via son site Internet, celui de l’assurance maladie, mais surtout, et le pire, dans le logiciel TousAntiCovid, avec l’ajout de « conditions » ! Cela ressemble à la clause en petit caractère d’un contrat d’abonnement déloyal : « 1 dose = 1 contamination » oui, mais sous réserve de remplir les « conditions » ajoutées au décret avec l’astérisque qui va bien, et sans doute sorties d’un cerveau très malade :
• « À compter du 15 février 2022, une infection sera considérée comme équivalente à une dose de rappel, à condition que le schéma vaccinal initial (soit les deux premiers épisodes) inclut au moins une injection de vaccin contre le Covid-19. ». Cela semble assez tiré par les cheveux médicalement, mais cela pourrait encore se défendre juridiquement car le décret vise l’équivalence de « l’une des premières doses », donc implicitement pas les deux.
• « Alors, les certificats de rétablissement auront la même validité qu’une dose de rappel dans le cadre du "pass vaccinal" et seront valables sans date de fin de validité pour les personnes :
- … « qui ont reçu deux injections, puis qui ont été contaminées plus de 3 mois après leur dernière dose de vaccin (vaccin + vaccin + plus de 3 mois + infection) ; »
Vous lisez bien, les pauvres gens malades du Covid juste après la 2ᵉ dose dans un délai de 3 mois, n’auront pas le bénéfice de l’offre promotionnelle 1 dose = 1 contamination !
- … « qui ont reçu une dose de vaccin plus de 15 jours après leur 1ʳᵉ infection et qui ont été contaminées une 2ᵉ fois plus de 3 mois après (infection + plus de 15 jours + vaccin + plus de 3 mois + infection) » ; « qui ont reçu une injection, puis qui ont été contaminées une 1ʳᵉ fois plus de 15 jours après leur injection, puis une 2ᵉ fois plus de 3 mois après leur dernière infection (vaccin + plus de 15 jours + infection + plus de 3 mois + infection). »
Accrochez vos ceintures chastes ! Selon Olivier Véran, la maladie ne compte comme une « stimulation » que si elle respecte le calendrier vaccinal et les délais de rappel préconisés par l’ANSM et la HAS, déjà modifiés à plusieurs reprises en contradiction avec les autorisations de mises sur le marché elles-mêmes. Le virus qui contreviendrait à ce calendrier administratif ne compte pas, dans une forme de négationnisme viral.
Ainsi, en toute illégalité avec la loi du 31 mai 2021 et son décret d’application du 1er juin 2021, Olivier Véran conditionne la prise en compte de l’infection selon sa date de survenance, et a désactivé injustement, dès le 15 février à minuit, des millions de citoyens.
Pire, cette règle inepte qui revient à accorder plus de droits à un citoyen selon sa date d’infection au regard de sa date de vaccination, sans tenir compte de la date d’utilisation du passe, efface tous les Covid-19 post vaccinaux survenus dans les semaines suivant l’injection. Les doubles cocus de la Covid-19 sont donc les malades vaccinés qui ont l’outrecuidance d’en démontrer l’inefficacité en dehors des délais réglementaires.
Nous rappellerons que le Conseil d’État, dans son avis du 21 avril 2021 sur le passe sanitaire, avait rappelé l’impératif que les mesures soient « proportionnées aux risques sanitaires encourus et appropriées aux circonstances de temps et de lieu, et qu’il devra y être mis fin sans délai dès qu’elles ne seront plus nécessaires. »
Ainsi, outre le problème d’interprétation inepte et contraire à la stricte application des décrets privatifs de libertés, qui pourrait expliquer le sens scientifique et la proportionnalité de la mesure et son appropriation aux circonstances de temps, quand un vacciné de janvier 2021 malade en mai 2021, a plus de droits qu’un vacciné d’octobre 2021, malade en janvier 2022 !
Il y aurait donc le mauvais Covid qui « s’annule » et ne vaudrait pas dose, et le bon Covid qui « stimule » et qui vaudrait dose. Au fou ! Au malade !
Contactés par téléphone, les services téléphoniques de TousAntiCovid, Ameli et du ministère de la Santé et des Solidarités ont confirmé cette interprétation honteuse et refusé de délivrer un passe vaccinal au triste sire qui vous écrit, double vacciné et contaminé Covid-19, trois semaines après sa seconde injection avec un variant Delta bien agressif. Une infection pourtant peu stimulante pour notre savant fou de Ministre…
Pour une explication plus visuelle :
NDLR : Dans le cas d'une personne non-vaccinée, le certificat de rétablissement donne toujours accès au passe vaccinal pendant quatre mois.
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