Olivier Véran, janissaire macroniste, adepte du double-standard
PORTRAIT CRACHE - Olivier Véran, le janissaire macroniste, adepte du double-standard dont le fiel n’a d'égal que sa mauvaise foi, file comme une anguille dans une politique qui vacille.
Difficile de faire mieux que Véran, cet ancien ministre de la Santé, en matière de raisonnements fallacieux, de déclarations immorales, ou de contradictions improbables. Après s’être fait remarquer à l’Assemblée nationale, ce soldat macroniste de la première heure s’est révélé être meilleur affabulateur que ministre de la Santé. Figure de proue d’une politique anti-COVID ô combien remise en cause, celui qui toucha à “tout” finit barde d’un gouvernement en mal de bonnes paroles.
S’il soutint sa thèse de neurologie en 2008, il exerça assez peu comme neurologue au CHU de Grenoble-Alpes, poursuivant un master en gestion et politique de santé à Sciences Po Paris. Il est alors membre du Parti socialiste (PS), ce qui ne l’empêchera pas dès 2007 de faire le grand écart en votant Sarkozy contre... Ségolène Royal.
Une carrière politique qui débute en 2012 avec Geneviève Fioraso nommée ministre de l’Enseignement supérieur, qui lui cède son siège à l’Assemblée nationale. Député suppléant, il siège à la commission des Affaires sociales, où il est chargé des dossiers relatifs à la santé. En 2015, année de la démission de Fioraso et de son retour au Parlement. Olivier Véran remet sa blouse blanche et reprend du “service” au CHU de Grenoble, mais entend bien revenir dans la vie politique, la gamelle y est meilleure.
Tout comme la blouse ne fait pas le moine, la seringue ne fait pas le ministre
En 2015, il tente sa chance aux départementales en Isère, il y est battu par la droite. Il se contentera, la même année, d’un poste de conseiller régional d'Auvergne-Rhône-Alpes. Il faudra attendre 2017 et les législatives pour le voir élu... député de la première circonscription de l’Isère. Mais, cette fois, ce n’est plus sous la coupe du PS.
Macroniste de la première heure, il adhère à La République en marche (LREM), lancée et présidée par Emmanuel Macron, candidat à l’Elysée. Il est encore une fois à la commission des Affaires sociales comme rapporteur général, chargé du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Confronté au mouvement des Gilets jaunes, il porte à l’Assemblée le projet de loi sur “les mesures d’urgence économiques et sociales”, et reprend les mesures annoncées par Macron. Méprisant, Véran déclarera que la majorité des contestataires sont “contre, avec un grand C, contre tout”. “Quand vous regardez le profil des gens, ce sont des Dupont-Aignan, des Marine Le Pen ou des Insoumis assez virulents (...) Je préfère utiliser mon énergie ailleurs".
Crédits : ARA
“Hyperactif” comme un enfant sous Ritaline, et touche à “tout” selon certains parlementaires bien informés, il réussit à faire adopter la taxe soda et l'annulation du remboursement de certaines opérations dont les établissements de santé n’ont pas l’agrément. Il échoue toutefois à rendre le nutri-score obligatoire dans les publicités, et à faire adopter un projet de loi constitutionnelle, devant étendre la loi de financement de la sécurité sociale à d'autres secteurs. En bon janissaire de la Macronie, il est désigné rapporteur du volet organique de la tant décriée réforme des retraites et propose un amendement pour que les députés et les sénateurs soient les premiers, avec la génération née en 2004, à être affiliés au système universel de retraite.
En 2020, Olivier Véran est nommé ministre des Solidarités et de la Santé. Sa nomination intervient avec le début de la crise liée à l´épidémie de COVID. Il devient le visage d’une politique sanitaire despotique, et désormais récusée. Il fait d’abord l’objet d’une enquête judiciaire de la Cour de justice de la République, avec Edouard Philippe et sa prédécesseure Agnès Buzyn, pour la gestion ministérielle de la crise. Neuf sur 90 plaintes reçues ont été jugées recevables et accusent les trois ministres macronistes de “mise en danger de la vie d'autrui” et “homicide involontaire”.
Au fil des mois, il est de plus en plus critiqué pour ses justifications ambiguës et contradictoires de mesures, comme le port du masque, dont il a nié l’utilité, puis obligé l'usage, le confinement qu’il a soutenu bec et ongle, ainsi que pour la gestion catastrophique des établissements de santé pendant la crise. Fin décembre, il se fait tirer les oreilles par Emmanuel Macron après avoir “assumé” la “lenteur” de la campagne de vaccination, expliquant ne pas vouloir “se précipiter” et vouloir employer de la “pédagogie” pour convaincre les Français réticents à se faire vacciner, il ira jusqu'à vacciner personnellement sa collègue Olivia Grégoire enceinte.
Le tyran des blouses blanches
Le lancement de la campagne est un “fiasco” selon ses détracteurs, qui exigent sa démission, mais Olivier fait volte-face, jusqu’à devenir la figure de proue de la vaccination les mois suivants. Quitte à multiplier les déclarations hasardeuses, mensongères et fallacieuses. Lorsqu’il reçoit sa première dose en février 2021, il recommande alors “la vaccination par Astrazeneca, qui protège contre 99% des virus qui circulent sur notre territoire". Pourtant, l’Agence française du médicament (ANSM) confirme immédiatement le lien entre les 30 cas de thromboses rares, dont 9 décès, et ce “vaccin".
Face à la réticence des Français, il défend l’obligation vaccinale et la mise en place du pass sanitaire, employant des termes, tous plus alarmants les uns que les autres, pour inciter les Français à leur première dose. Faisant fi des inquiétudes des citoyens quant à l’efficacité des produits, et surtout, de leurs effets secondaires. Il affirme durant l’été 2021 que le “doute tue”, critiquant la persistance de la défiance. Il dicte les règles pour obtenir le pass sanitaire. “Si vous n'avez eu aucune injection de vaccin, même si vous avez eu trois infections, c'est pas de chance, mais ça peut arriver, il vous faut une dose de vaccin”, dit-il, alors qu’il reconnaît que “le plus dur est passé... Etait ce afin d’écouler le stock des doses acquises au prix fort ? Face aux multiples questions, il bottera en touche, art dans lequel il excelle brillamment.
Il ciblera régulièrement la population non-vaccinée, critiquant les “méfiants”, les affublant de sobriquet comme “personnes enkystées dans une forme de contestation pouvant parfois prendre les allures du délire, considérant qu'on leur veut du mal”. Une stigmatisation qui touchera aussi bien ses collègues, praticiens de la Santé, dont il ira jusqu'à rendre la vaccination obligatoire. Il restera plus que critiqué pour la mise à pied de milliers de soignants ayant refusé la vaccination, alors même que la situation est compliquée dans des hôpitaux en sous-effectif.
Comble, il ira jusqu’à ordonner, dans une instruction interministérielle, la fermeture des officines des pharmaciens non-vaccinés contre le Covid, décision annulée plus tard par le Conseil d'Etat qui le désavouera, estimant que le ministre avait outrepassé ses pouvoirs.
Langue de bois, et “patin” troubles
Après un bref passage entre mai et juillet 2022 au ministère des relations avec le Parlement, il est nommé porte-parole du gouvernement, dans le gouvernement Borne, en remplacement de Gabriel Attal, avec qui on lui prête une amourette. Jamais à court d’arguments, quitte à “improviser”, abuser de la langue de bois, le Young Leader de la France China Foundation multiplie les bourdes à ce poste trop grand pour lui. “Il fait ce qu’il peut avec ce qu’il a entre les mains”, explique un membre de l’entourage de Macron, et ce, quel que soit le sujet, pandémie, hausse des prix de l’énergie, guerre en Ukraine ou réforme des retraites.
A l’approche des fortes contestations contre de ces dernières, le brave Olivier, se dit ne pas être “inquiet” par la mobilisation, et défend la politique économique et sociale mise en place par la Macronie depuis la crise des gilets jaunes. Il s’emporte sur BFMTV affirmant que “les impôts ont baissé”, que la “rémunération du travail” a augmenté et que le chômage est “en chute libre”.
Pourtant, les réformes fiscales n’ont profité qu’aux riches, selon des études, la hausse des salaires ne compense pas une inflation historique, et le taux de chômage a fort peu baissé.
Alors que la contestation contre la réforme des retraites bat son plein, il déclare, en champion toutes catégories du double-standard, que le mouvement fait “prendre le risque d’une catastrophe écologique, agricole, sanitaire, voire humaine dans quelques mois”, lui qui estime qu’il “faut qu’on s’appuie davantage sur ce que nous disent les Français ...” “Le politique n’est pas forcément un menteur, mais lui est un cas d’école. Depuis trois ans de gestion du COVID, il a menti je ne sais combien de fois : c’est un menteur professionnel” qui fait preuve de “tant de mauvaise foi, de stratégie cynique et de mensonge”, témoigne André Bercoff à France-Soir.
Ministre délégué chargé du Renouveau démocratique, ou “ministre de la démocratie” comme l’appellent certains, il se lance dans un "tour de France" anti-RN en prévision des prochaines échéances électorales et critique les Nupes, une “gauche pastèque” expression qu'il n'hésite pas à voler à Jean-Marie Le Pen. "Je veux seulement avoir mon mot à dire partout où je le peux”, dit-il, quelques mois avant la démission du gouvernement Borne. N’en a-t-il pas dit assez ? Son envie irréfrénée de parler plus vite que les autres, au départ très probablement pour cacher son cheveu sur la langue, lui aura bien servi pour tenter de submerger ses contradicteurs par son flot de paroles sans fin (et souvent sans fond). Il annonce son intention de "reprendre la blouse”. Serait-ce pour s’assurer de l’injection de futures doses ? Pas certain qu’il y ait encore des patients à vouloir passer entre ses mains.
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