Abstention aux législatives 2017 : face au désintérêt des électeurs, la tentation du vote obligatoire

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 18 juin 2017 - 14:52
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Les autorités néerlandaises ont abandonné le système informatique employé depuis 2009 pour retourner
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© JEFF PACHOUD / AFP/Archives
Les pays où le vote est obligatoire affichent, sans surprise, des taux de participation très élevés.
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La moitié des électeurs français ne se déplacent pas pour les élections législatives qui servent pourtant à désigner ceux qui proposeront, discuteront et voteront les lois pendant cinq ans. Pour lutter contre le fléau, quelques pays ont fait le choix radical de rendre le vote obligatoire.

Le taux de participation à la mi-journée de ce second tour des élections législatives affiche un niveau de 17,75%, parvenant à faire encore moins bien, nettement même, que le taux de participation à mi-journée lors du premier tour.

Sauf énorme surprise, moins d'un électeur sur deux se rendra ce dimanche aux urnes pour élire pour cinq ans ceux qui proposeront, discuteront et voteront les lois. Un décalage considérable entre l'importance de la mission et l'intérêt de l'opinion publique qui risque de relancer le débat sur l'opportunité d'instaurer en France un vote obligatoire, au moins pour les élections nationales.

Seule une poignée de pays ont pour l'instant franchi le pas. De l'Australie au Brésil, en passant par le Pérou, la Thaïlande ou plusieurs nations de l'Amérique centrale, plusieurs pays infligent des amendes à leurs citoyens qui ne se rendent pas aux urnes le jour J sans bonne raison (ou parfois avec une limite d'âge comme au Brésil).

Mais c'est du côté des voisins européens qu'il est naturellement le plus tentant de regarder. En Belgique et au Luxembourg, nos voisins directs, ne pas se présenter au scrutin est passible d'une amende. Si elle est modérée en Belgique (entre 25 et 50 euros, mais 125 euros en cas de récidive), le Luxembourg est beaucoup plus sévère: entre 100 et 250 euros pour une première abstention, jusqu'à 1.000 euros pour une récidive. Un Land autrichien, le Vorarlberg, joue aussi la carte de la sanction financière "rude", imposant 400 euros d'amende pour l'abstention aux municipales, et 700 euros pour une élection nationale. Mais le reste du pays, lui, autorise l'abstention.

En Grèce, où le vote est aussi obligatoire, l'approche de la sanction est autre. Comme il est assez complexe de récupérer une amende dans le pays, les autorités d'Athènes imposent des sanctions originales à base de "tracasseries" administratives. Un citoyen qui ne vote pas aura ainsi plus de difficulté à obtenir, par exemple, un passeport avec des délais rallongés. L'électeur fidèle, lui, obtiendra le précieux sésame en quelques jours seulement.

Dernier point, souvent méconnu, il existe une élection en France où le vote est obligatoire: les sénatoriales (prochain scrutin en septembre 2017). Les 87.000 grands électeurs doivent en effet se rendre aux urnes pour cette élection qui ne comporte qu'un seul tour, sous peine de se voir infliger une amende de 100 euros.

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