Alep : François Hollande pour une évacuation des civils sous contrôle international
François Hollande s'est prononcé ce mercredi 14 en faveur d'une évacuation des populations d'Alep, deuxième ville de Syrie, "sous le contrôle d’observateurs internationaux et avec la présence des organisations humanitaires", a déclaré l'Elysée dans un communiqué.
"Le Président de la République a souligné l’urgence humanitaire dans laquelle se trouvent les populations prises au piège à Alep", a poursuivi la présidence française à l'issue d'un conseil de défense et de sécurité nationale réuni autour du chef de l'Etat.
"Il a demandé de tout mettre en œuvre pour permettre leur évacuation dans la dignité et la sécurité sous le contrôle d'observateurs internationaux et avec la présence des organisations humanitaires", a-t-elle ajouté.
Selon l'Elysée, "une aide et une protection immédiates et sans condition doivent être apportées à tous les habitants de la partie orientale d’Alep, sans discrimination et conformément au droit humanitaire international".
Au-delà, a souligné la présidence, "la négociation d’une transition politique en Syrie est nécessaire à une victoire durable contre le terrorisme dans ce pays".
Interrogé lors de son point de presse hebdomadaire sur l'"ultimatum humanitaire" évoqué à plusieurs reprises ces derniers jours par François Hollande, le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll a indiqué qu'il s'agissait d'une "initiative franco-allemande".
"L'action conduite doit être double, à la fois ouvrir des corridors pour permettre à la population civile d'évacuer la ville d'Alep (...) et permettre aux organisations humanitaires d'accéder à Alep", a-t-il insisté. "Cet ultimatum n'a pas de date", a-t-il cependant précisé, estimant qu'il fallait parvenir "à négocier avec Bachar al-Assad et les Russes".
Stéphane Le Foll a par ailleurs repoussé l'idée d'une visite du chef de l'Etat français à Alep, dans l'esprit de celle de François Mitterrand à Sarajevo en juin 1992. "Il faut être sérieux, laisser penser qu'il suffirait que le président de la République aille à Alep pour que les choses soient réglées, (...) tout ça n'est pas sérieux" ni "responsable". Ceux qui appellent François Hollande à s'y rendre sont "un peu légers", a-t-il encore estimé.
Le porte-parole du gouvernement a relevé aussi que contrairement à Sarajevo en 1992, il n'y a pas de troupes de l'ONU ou de forces internationale déployées à Alep.
L'aviation du régime syrien a mené mercredi des frappes aériennes sur la dernière poche rebelle d'Alep, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), alors que les violences y ont repris de plus belle après un répit d'une quinzaine d'heures.
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