Après le Roundup, Ségolène Royal part en guerre contre le Nutella
Après l'herbicide américain Roundup, Ségolène Royal part en guerre contre le Nutella, la pâte à tartiner commercialisée par Ferrero. Invitée lundi 15 au soir du Petit journal de Canal +, la ministre de l'Ecologie a fait la promotion de la prochaine conférence sur le climat (COP 21) et en a profité pour pointer du doigt les dangers environnementaux de l'huile de palme, l'ingrédient de base de la recette.
"Il faut replanter massivement des arbres parce qu'il y a eu une déforestation massive qui entraîne aussi du réchauffement climatique. (...) Il faut arrêter de manger du Nutella par exemple parce que c'est l'huile de palme qui a remplacé les arbres. Et donc, il y a eu des dégâts considérables", a-t-elle notamment déclaré avant d'ajouter: "il faut qu'ils utilisent d'autres matières premières".
Refusant de commenter les propos de la ministre, le groupe italien qui produit la pâte à tartiner a réagi en se disant "tout à fait conscient des enjeux environnementaux". Ferrero "a pris de nombreux engagements notamment concernant son approvisionnement en huile de palme", a déclaré la marque assurant que "la culture du palmier à huile peut aller de pair avec le respect de l'environnement et des populations".
Ce n'est pas la première fois que le gouvernement se penche sur les dangers liés à l'huile de palme, et plus précisément au Nutella. En 2011, la commission des Affaires sociales du Sénat avait adopté un amendement au projet de budget de la Sécu, visant à augmenter de 300% la taxe sur l'huile de palme. Cela avait finalement été annulé en 2013 par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Investie dans sa mission, Ségolène Royal ne s'arrête pas là. La ministre de l'Ecologie avait annoncé, dimanche 14, son intention de voir les jardineries retirer de la vente libre le désherbant vedette de Monsanto, le Roundup, afin de lutter contre les effets néfastes des pesticides. Un "amendement à la loi de transition énergétique interdira le glyphosate en vente libre au 1er janvier 2016", a-t-elle indiqué ce mardi à l'occasion d'un déplacement dans une jardinerie du Val-de-Marne, en région parisienne.
En mars dernier, le principe actif du désherbant, le glyphosate, a été classé comme cancérogène "probable chez l’homme" par le Centre international de recherche sur le cancer. Pesticide de synthèse le plus utilisé au monde, il s'en est épandu plus de 8.000 tonnes en 2011, loin devant les 2.700 tonnes de la deuxième substance la plus populaire, le mancozèbre.
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