Au Cannet, Pécresse renoue avec la pugnacité du grand meeting
Oral de rattrapage pour Valérie Pécresse qui tenait vendredi au Cannet (Alpes-Maritimes) son deuxième grand meeting de campagne après le faux départ du Zenith de Paris, pour asseoir avec pugnacité son projet de "Nouvelle France", éclipsé par les polémiques.
"Je suis femme libre et indomptable, je sera sereine dans la tempête, je garderai le cap jusqu'à l'Elysée", a lancé la candidate LR à la présidentielle sous les applaudissements de 2.000 spectateurs.
Ce meeting régional était très attendu après celui de dimanche à Paris, jugé raté par beaucoup.
"Elle a voulu donner dans l'emphase, ça ne lui va pas du tout! Il faut qu'elle reste elle-même", affirmait dans l'après-midi Evelyne Seervaes, électrice de François Fillon en 2017, croisée à Cannes.
Dans ce bastion LR, la mise en scène était plus classique: jeunes LR assis sur scène, plusieurs ténors régionaux intervenant avant elle, deux drapeaux français et européens en arrière plan...
Surtout, Valérie Pécresse parlait sans notes, arpentant le podium et émaillant d'interpellations au public son discours de près d'une heure, loin de l'attitude figée au pupitre qui avait laissé une image calamiteuse au Zenith.
"Les amis, vous êtes prêts à traverser les tempêtes avec moi? Vous êtes prêts pour la victoire? Moi je le suis, alors suivez-moi!" a-t-elle lancé à la salle, suscitant des "oui" massifs.
Un changement de ton dont se félicitaient les spectateurs: "elle était impeccable", assurait après le meeting Geneviève, 75 ans. "Elle s'est beaucoup améliorée, on sent qu'elle est plus à l'aise, elle était beaucoup plus convaincante qu'au Zenith", affirmait Valérie, 47 ans, qui comme Geneviève n' pas souhaité donner son nom de famille).
Dans ce discours, la candidate en perte de vitesse dans les sondages a pilonné la macronie, déplorant d'être "la cible de toutes les attaques depuis janvier". "C'est le bal des hypocrites" avec "un jeu totalement malsain de LREM pour faire monter les extrêmes" et assurer la réélection d'Emmanuel Macron, a-t-elle lancé.
"M. Macron va présenter sa candidature, il ferait mieux de présenter ses excuses", a-t-elle lancé avant de vilipender le bilan d'un "président zig-zag": "Berézina migratoire", "école à bout de souffle", justice "noyée et abandonnée"...
"Cinq ans c'était trop, dix ans ce sera trop tard", a-t-elle cinglé.
- "Réconciliation" -
Par contraste, elle a défendu son projet de "nouvelle France" pour l'après-Covid, où "il va falloir tout réparer, tout reconstruire".
"Je veux faire connaître mon projet, je ne veux pas qu'on le déforme, qu'il se réduise à une seule de ses parties, c'est un vrai projet d'alternance à Emmanuel Macron", avait-elle assuré dans l'après-midi lors d'un point presse, en assurant: "je trace ma route".
Se décrivant comme "la candidate de la feuille de paie", elle a déploré dans son discours que les retraités soient les "sacrifiés" du quinquennat Macron et a promis de rétablir l'universalité des allocations familiales.
"On va tout débureaucratiser, tout simplifier" dans la santé, a-t-elle assuré avant de déclencher les applaudissements avec son discours ferme sur l'immigration, dans le département fief d'Eric Ciotti: fin des droit du sol et regroupement familial automatiques, asile aux frontières...
Pas d'allusion dans ce discours au "grand remplacement" qui avait créé une polémique après le Zenith, la candidate assurant: "quelle que soit son origine, sa couleur de peau, son identité, je serai la présidente de la réconciliation nationale, de tous les Français".
Valérie Pécresse est toutefois sortie du régalien pour développer d'autres axes de son projet, notamment sur la "nation éducative" et le "retour aux fondamentaux" à l'école qu'elle promet, et sur "une écologie qui ne soit pas une punition".
Parfois accusée de ne pas suffisamment soigner Nicolas Sarkozy qui, pour l'heure ne lui a pas apporté son soutien officiel, elle a rendu un hommage appuyé à l'ancien chef de l'Etat à côté de qui elle a "beaucoup appris".
En "fidèle héritière du général De Gaulle", elle a aussi promis de "réhabiliter le référendum", notamment sur l'immigration et la sécurité, et de relancer le referendum d'initiative populaire.
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