Florian Philippot retire sa candidature à la présidentielle, déplorant un système "verrouillé et vicié"
Figure de l'opposition aux restrictions sanitaires et plus généralement à Emmanuel Macron, le fondateur des Patriotes, Florian Philippot, a annoncé dans un communiqué le retrait de sa candidature à l'élection présidentielle en raison du système de parrainages, qu'il estime « totalement verrouillé et vicié ».
Le défenseur de la sortie de l’Union européenne (Frexit), qui avait fait de la lutte contre les restrictions sanitaires son cheval de bataille, déclare prendre acte de « l’impossibilité d'aller au bout » de sa candidature à l'élection présidentielle, « annoncée en juillet dernier, au lendemain de la terrible intervention du président Macron sur le "pass sanitaire" ».
Je ne serai pas candidat à l’élection présidentielle. Il faut passer à un parrainage citoyen.
— Florian Philippot (@f_philippot) February 18, 2022
Les Patriotes ont bâti une dynamique forte et rassemblent 36 000 adhérents à ce jour. Ils seront consultés dans quelques jours. Nous serons dans la présidentielle et les législatives !pic.twitter.com/8dCB9o3a0Q
« Consternant pour notre démocratie »
« Il est profondément consternant pour notre démocratie que le système en vigueur ne permette pas la pleine expression d'un courant aussi fort et représentatif que celui de Florian Philippot, reposant sur un projet politique global autour du Frexit et de la défense des libertés », peut-on lire dans le communiqué partagé sur les réseaux sociaux par le fondateur des Patriotes.
Toutefois, il assure qu’il va continuer à œuvrer « à la défaite » d’Emmanuel Macron. « Ce retrait de candidature ne signifie pas pour autant un retrait de la campagne présidentielle », préviennent les Patriotes, qui « entendent peser de tout leur poids » dans les prochaines semaines qui précèdent l'élection suprême.
Au dernier relevé des parrainages, jeudi 17 février, du Conseil constitutionnel, Florian Philippot ne comptabilisait qu’une seule signature, celle de Nadine Bienfait-Loisel, maire d’Yville-sur-Seine (Seine-Maritime), qui dénonce, comme lui, une « dictature sanitaire ».
Selon M. Philippot, ses équipes, « conscientes d’un nombre insuffisant de promesses de parrainages » œuvrent depuis plusieurs jours à « geler l’envoi des signatures » au Conseil constitutionnel.
Depuis Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), M. Philippot avait lancé sa campagne présidentielle le 24 octobre, dans un discours à charge contre Emmanuel Macron : « Puisqu’il nous fait la guerre et qu’il veut la guerre, il aura la guerre », avait-il lancé. Et d’ajouter : « La France est dirigée par une oligarchie qui veut sa mort. »
Voir aussi : Florian Philippot : "Ne comptez pas sur moi pour faire dans la demi-mesure"
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L’ancien numéro deux de Marine le Pen, qui avait quitté le Rassemblement national en 2017, n’appelle pour l’heure à voter pour aucun autre candidat au premier tour de la présidentielle, attendant la tenue d’une consultation en ligne des adhérents des Patriotes. Le mouvement et ses militants continueront à « participer activement à la défaite d’Emmanuel Macron », à l’occasion notamment des élections législatives, qui se tiendront en juin.
Par ailleurs, Florian Philippot demande aux maires qui s’étaient engagés à le parrainer « à accorder leur signature à un candidat de leur choix n’ayant pas encore obtenu les 500 parrainages nécessaires ».
De nombreux autres candidats, des plus notables (Eric Zemmour ou Jean-Luc Mélenchon), aux moins célèbres (Georges Kuzmanonic, Clara Egger...) ont également dénoncé les modalités de l’actuel système des parrainages et le refus des maires d’octroyer un soutien depuis la réforme électorale réalisée par François Hollande en 2016, qui rend chaque soutien public sur le site du Conseil constitutionnel.
Voir aussi : Election présidentielle et signatures : les "candidats hors système" en difficulté
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