Avortement : les anti-IVG défilent à Paris lors d'une "Marche pour la vie"
"Garder son bébé, c'est la vraie liberté", "IVG tous concernés": derrière ces slogans plusieurs milliers d'opposants à l'avortement étaient rassemblés à Paris dimanche après-midi pour une édition particulièrement "politique" de leur "Marche pour la vie", à trois mois de la présidentielle, a constaté une journaliste de l'AFP.
Les participants, dont de nombreuses familles, ont quitté peu avant 15h la place Denfert-Rochereau en direction de la place Vauban, près des Invalides, au milieu de ballons multicolores et munis d'affichettes aux couleurs vives, clamant: "IVG, dire la vérité c'est dissuader", "protéger le faible, ça c'est fort".
Juste avant le départ, les organisateurs ont annoncé la présence de "plus de 50.000 personnes", parmi lesquelles les politiques Philippe de Villiers et Christine Boutin.
Sens commun, émanation des anti-mariage pour tous au sein du parti Les Républicains, a apporté son soutien à la Marche pour la vie. Sa porte-parole, Madeleine Bazin de Jessey, proche de François Fillon, candidat de la droite à l'élection présidentielle, avait annoncé sa venue, selon les organisateurs.
Lors d'une conférence de presse à la mi-journée, Jean-Marie Le Méné, président de la fondation Jérôme Lejeune, a demandé aux candidats à la présidentielle "une politique de santé publique qui lutte contre les IVG" (interruptions volontaires de grossesse) et une politique "d'accompagnement des femmes enceintes".
Il a dénoncé "les mesures législatives et réglementaires qui ont permis de banaliser l'avortement", notamment la suppression de la condition de détresse, et le nouveau "délit d'entrave" contre les sites internet anti-IVG accusés de faire de la désinformation.
Initiée par le collectif d'associations En marche pour la vie, qui réunit notamment Choisir la vie, la fondation Lejeune, Renaissance catholique ou les Survivants, la "Marche pour la vie" proteste contre la "banalisation" de l'IVG et la proposition de loi prévoyant de pénaliser les sites de désinformation sur l'interruption volontaire de grossesse. L'Assemblée nationale doit se prononcer cette semaine sur cette proposition de loi, adoptée début décembre au Sénat.
Les opposants à l'IVG considèrent que ce texte crée un nouveau délit d'entrave, qui porte atteinte à la liberté d'expression et demandent son "retrait immédiat".
Venus de toute la France, les manifestants ont reçu le soutien du Pape François, fidèle à la doctrine de l'église catholique, qui s'oppose à l'IVG. De nombreuses délégations étrangères se trouvaient en tête du cortège.
La Marche pour la vie intervient au lendemain d'un autre défilé, qui a rassemblé 7.000 personnes dans la capitale (selon la police) pour défendre les droits des femmes, l'IVG et dénoncer le mépris du nouveau président des Etats-Unis Donald Trump à l'égard des femmes.
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