Campagne présidentielle : la droite du PS part en guerre contre Hamon

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Par AFP
Publié le 28 février 2017 - 11:13
Mis à jour le 01 mars 2017 - 03:15
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Jean-Marie Le Guen le 7 décembre 2016 à l'Assemblée nationale à Paris
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© Eric FEFERBERG / AFP/Archives
Jean-Marie Le Guen le 7 décembre 2016 à l'Assemblée nationale à Paris
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Benoît Hamon, cible mardi d'une charge de l'aile droite du PS sur son "impasse stratégique", a affirmé qu'il n'entendait pas "abdiquer sa liberté", tandis que son ex-rival de la primaire Manuel Valls a invité ses troupes à "rester ensemble" mais confié son "inquiétude".

Alors que la campagne du candidat socialiste désormais allié à EELV semble patiner, un proche de l'ancien Premier ministre, Jean-Marie Le Guen, a attaqué en début de matinée: Benoît Hamon "s'est isolé en tenant un discours extrêmement radical" et porte un programme en "rupture avec sa famille politique". "Impasse stratégique", selon celui qui est un des fondateurs du pôle des "réformateurs".

Même musique de Philippe Doucet, autre "réformateur" proche de M. Valls, pour qui Benoît Hamon, "dans une logique sectaire", a passé trop de temps à discuter avec Yannick Jadot et "essayer de boire un café avec Jean-Luc Mélenchon" plutôt qu'à rassembler son camp.

Après une réunion dans la matinée, huit réformateurs ont demandé à Jean-Christophe Cambadélis, par lettre ouverte, "une consultation urgente des militants et de nos instances".

Certains députés se sont fait l'écho de la tentation de collègues de rejoindre le mouvement d'Emmanuel Macron "tout de suite" ou "plus tard".

- 'Mauvais coucheurs' -

De quoi déclencher une réplique parmi la centaine de parlementaires réunis dans l'après-midi par Benoît Hamon près de son QG, dans le Xe arrondissement de Paris.

"Les mêmes qui reprochaient aux frondeurs d'être frondeurs, aujourd'hui ne veulent pas soutenir le candidat du PS", a regretté une porte-parole des députés PS, Annick Lepetit. "Des mauvais coucheurs qui ne digèrent pas la défaite à la primaire", a renchéri Aurélie Filippetti, porte-parole de Benoît Hamon.

Devant les parlementaires, Benoît Hamon, qui stagne à la quatrième place dans les sondages autour de 14%, a affirmé que "son offre est centrale à gauche".

La réunion a permis de "lever certains malentendus", selon un de ses proches, Alexis Bachelay, le patron des députés PS Olivier Faure assurant qu'aucun "désaccord insoluble" n'avait été trouvé.

A la sortie, le candidat a lâché aux journalistes: "J'avance, je fais campagne. Je n'abdiquerai pas ma liberté, surtout pas celle qui m'a fait gagner la primaire".

Un mois après sa défaite à la primaire, Manuel Valls, qui a réuni en soirée quelque 300 personnes à l'Assemblée après un déjeuner avec des proches, a invité ses troupes à "rester ensemble" alors que "beaucoup se sentent un peu abandonnés dans la campagne" PS, selon son entourage.

"J'ai dit ce que j'avais à dire au soir de la primaire sur les règles du jeu. Je n'y reviens pas, mais je ne vous cache pas mon inquiétude surtout après l'accord entre EELV et Benoît Hamon", a aussi déclaré M. Valls, selon des propos rapportés.

Dans une mise en garde sur "le danger majeur du FN qui peut gagner l'élection", l'ancien Premier ministre a estimé qu'il fallait "empêcher un second tour Fillon-Le Pen" et prévenu que "le candidat du second tour devra élargir son socle".

Il a également affirmé qu'il parlerait avec Benoît Hamon mais aussi Emmanuel Macron, pour demander: "quel avenir pour la gauche? pour le PS ? quelle majorité pour gouverner?".

"On ne sera pas les empêcheurs", "Benoît Hamon peut découvrir la martingale du rassemblement, il n'est jamais trop tard", a assuré Philippe Doucet après la réunion.

Deux jours après la défaite, M. Valls avait appelé ses proches à ne pas se disperser ni aller "ailleurs", sous-entendu chez Emmanuel Macron. Ce qui "fait de lui un homme d'Etat, responsable", a vanté mardi auprès de l'AFP le sénateur Luc Carvounas, qui a rejoint rapidement l'équipe de M. Hamon.

"Il faut qu'on ait un candidat capable de rassembler la gauche réformiste" et "il est urgent d'infléchir son programme", a déclaré la secrétaire d'Etat Juliette Méadel, également à l'AFP.

Un responsable socialiste observait mardi que "Manuel Valls n'a aucun intérêt a laisser partir les siens vers Emmanuel Macron. Il cherche au contraire à les retenir" même si la campagne de Hamon n'est "pas leur truc".

Reste qu'"on va entrer dans des logiques de gouvernement de coalition", analysait aussi un député PS.

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