Candidature unique à gauche : Hamon et Mélenchon font un pas en avant, un pas en arrière
"Dialogue de sourds" serait-on tenter de commenter pour décrire les tentatives de créer une candidature commune à gauche. Entre Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon, les lignes n'ont pas trop semblé bouger avant L'Emission politique (France 2) où le dernier était invité jeudi 23. Depuis il y a eu un frémissement: les deux hommes ont accepté de se rencontrer pour envisager une candidature commune. Elle devrait avoir lieu dimanche 27 ou lundi 28.
"Je suis prêt à discuter d'une candidature commune, et j'estime être en situation de l'incarner", a déclaré le candidat PS ce vendredi 24, récemment rallié par Yannick Jadot. Et d'ajouter conciliant mais pas trop: "je respecte la candidature de Jean-Luc Mélenchon, et sa grande intelligence, mais ma conviction aujourd'hui c'est que dans ce travail qui nécessite de parler à toutes les composantes de la gauche, j'ai une centralité qui m'autorise à pouvoir incarner cela".
"Je souhaite que nous parlions de l'essentiel (...) Si l'accord c'était écrire quelques lignes sur un coin de table pour s'arranger entre nous, ça n'aurait pas de sens", a encore glissé Benoît Hamon, reprenant à son compte l'argumentaire martelé par Jean-Luc Mélenchon ces dernières semaines.
En effet, le principal problème est là: si les deux hommes semblent enthousiastes pour présenter une candidature commune, aucun des deux ne souhaite se désister pour l'autre. Jean-Luc Mélenchon l'a encore répété jeudi soir: "pourquoi il ne la retirerait pas, lui?". Ambiance.
Il a d'ailleurs prévenu ce vendredi qu'il ne faudrait "pas trop se faire d'illusions" sur le résultat d'une rencontre avec Benoît Hamon qu'il a présentée comme un geste de "bonne volonté" à l'égard des électeurs, notamment des socialistes qui militent pour l'unité alors que sa propre base y est fermement opposée. "Il ne faut pas qu'on aille non plus ici ou là se faire trop d'illusions, je suis toujours le même homme, aussi exigeant", a-t-il déclaré à l'issue d'un déjeuner avec le secrétaire national du Parti communiste, Pierre Laurent. Ce dernier serait d'ailleurs inquiet à l'idée de voir les candidats de la France insoumise passer devant ceux du PCF lors des législatives et ferait des pieds et des mains pour assurer un rapprochement Hamon-Mélenchon d'après Le Figaro, ce qui permettrait de sanctuariser des circonscriptions au profit des communistes.
L'union des gauches, qui apparaît comme seule alternative pour atteindre le second tour de l'élection présidentielle, semble encore loin.
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