Chambres à gaz : l'amende de 30.000 euros confirmée pour Jean-Marie Le Pen

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Par AFP
Publié le 01 mars 2017 - 14:58
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Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN, au tribunal de Nanterre le 5 octobre 2016 pour contester son exc
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Jean-Marie Le Pen, fondateur du FN, au tribunal de Nanterre le 5 octobre 2016 pour contester son exclusion du parti
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La cour d'appel de Paris a confirmé mercredi la condamnation de Jean-Marie Le Pen à 30.000 euros d'amende pour avoir de nouveau qualifié les chambres à gaz de "détail" de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en avril 2015.

Le président d'honneur du Front national, 88 ans, a été reconnu coupable de contestation de crime contre l'humanité.

Il va former un pourvoi en cassation, a déclaré à l'AFP son avocat, Me François Wagner.

La cour a également confirmé, à titre de peine complémentaire, une mesure de publication d'un communiqué judiciaire dans trois journaux.

Jean-Marie Le Pen avait en outre été condamné à verser au total 10.001 euros de dommages et intérêts à trois associations parties civiles.

M. Le Pen avait déjà été condamné à deux reprises, au civil, par la justice française pour ces propos, tenus pour la première fois en 1987.

Condamnés par sa fille Marine qui lui a succédé à la tête du FN, ces propos avaient, entre autres, entraîné la suspension - ensuite annulée par la justice - de Jean-Marie Le Pen du parti qu'il a longtemps incarné, puis son exclusion.

Exclusion validée par la justice mi-novembre, mais Jean-Marie Le Pen reste président d'honneur du FN, décision dont le parti d'extrême droite a fait appel.

Le 2 avril 2015, au journaliste Jean-Jacques Bourdin qui lui demandait s'il regrettait d'avoir qualifié les chambres à gaz de "détail", Jean-Marie Le Pen avait répondu: "Pas du tout. Ce que j'ai dit correspondait à ma pensée que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la Guerre, à moins d'admettre que ce soit la Guerre qui soit un détail des chambres à gaz".

Le journaliste l'avait alors relancé, demandant si "des millions de morts" pouvaient être qualifiés de "point de détail". "C'est pas un million de morts, c'est les chambres à gaz", "moi je parle de choses précises. Je n'ai pas parlé de nombre de morts. J'ai parlé d'un système. J'ai dit que c'était un détail de l'histoire de la Guerre", avait insisté l'ancien leader frontiste.

"Sous couvert d'admettre la réalité et le caractère +assez ignoble+ des chambres à gaz", "Jean-Marie Le Pen n'a de cesse d'en relativiser l'importance", soulignait le jugement de première instance, estimant qu'il se livre en fait à une concession qui n'est "qu'apparente".

Pour lui, "le fait de périr dans une chambre à gaz est placé sur le même plan que d'autres exactions - +un éclat d'obus qui vous déchire le ventre, une bombe qui vous décapite+ - qui, pour terribles qu'elles soient, s'inscrivent dans le processus de guerre et ne relèvent pas, partant, des crimes contre l'humanité, contrairement à la politique ciblée d'extermination méthodique et spécifique" des nazis, relevait le tribunal.

La cour d'appel a confirmé cette analyse.

Lors de l'audience devant la cour d'appel, le 15 décembre dernier, l'avocate générale avait requis la confirmation de la peine prononcée en première instance et étrillé la "persistance" de Jean-Marie Le Pen à tenir ces propos, son "discours haineux".

Son avocat avait quant à lui invoqué une "dénaturation" des propos de son client.

Lundi, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a confirmé une condamnation à 5.000 euros d'amende pour avoir qualifié d'"urticante" et d'"odorante" la présence de Roms à Nice.

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