Crise agricole : Valls accuse la Commission européenne de "faire trop peu"
Manuel Valls a accusé ce lundi 8 février la Commission européenne de "faire trop peu ou trop tard" pour résoudre la crise agricole en France, marquée par des baisses de cours, à l'issue d'une rencontre avec les représentants de la grande distribution.
"Nous avons débloqué des mesures d'urgence depuis le début de la crise mais la crise est aussi européenne", a fait valoir le Premier ministre, demandant à la Commission d'"activer les pouvoirs dont elle dispose en cas de crise".
"La Commission est très consciente de la situation pas seulement en France mais dans plusieurs Etats membres, plusieurs secteurs agricoles", a réagi un porte-parole au point presse quotidien de la Commission européenne à Bruxelles. "Un paquet d'urgence a été approuvé à la fin de l'année passée, d'un demi-milliard d'euros, dont une enveloppe de 420 M euros à distribuer dans les Etats membres. C'est aussi aux Etats membres de faire usage de ce montant", a déclaré Daniel Rosario, soulignant l'existence d'autres mesures, certaines très ciblées pour les secteurs du lait et de l'élevage.
Manuel Valls a rappelé qu'il devait rencontrer samedi 13 le Premier ministre russe Dmitri Medvedev. "J'évoquerai avec lui la levée progressive de l'embargo sur la viande porcine", a-t-il précisé encadré des ministres de l'Agriculture et de l'Economie, Stéphane Le Foll et Emmanuel Macron, avec qui il a rencontré des représentants des grandes enseignes (Auchan, Carrefour, Lidl, Super U, Casino, FCD) pendant plus d'une heure ce lundi matin. Sans faire aucune annonce concrète, il a expliqué leur avoir demandé de "ne pas anticiper de baisse des cours agricoles dans les négociations commerciales en cours avec leurs fournisseurs".
Industriels et distributeurs sont actuellement engagés dans le bras de fer annuel pour conclure les négociations commerciales d'ici au 29 février. Rappelant que sur ces sujets "la prudence est de mise" car la France doit obéir aux règles de l'autorité de la concurrence européenne, Stéphane Le Foll a précisé que la réunion avait permis d'appeler la grande distribution à la "responsabilité" pour "ne pas faire baisser des prix déjà très bas", à la faveur de la crise actuelle.
Saluant "le rôle personnel et l'implication constante" de Stéphane Le Foll dans cette crise, Manuel Valls a précisé qu'il s'agissait de "montrer une nouvelle fois la mobilisation" du gouvernement, pour travailler avec ses acteurs à la réorganisation de la filière.
"Il est important que chacun maintenant joue vraiment ensemble et que personne ne se renvoie la balle", a conclu le Premier ministre.
A l'exception de Serge Papin pour Système U, aucun président de grande enseigne n'a fait le déplacement ce lundi à Matignon. Les magasins Leclerc n'étaient en outre pas représentés.*
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