Dans une semaine, la rentrée : baptême du feu pour le nouveau ministre de l'Education

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Par AFP
Publié le 29 août 2017 - 06:00
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Jean-Michel Blanquer à Paris le 29 août 2017
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© Patrick KOVARIK / AFP
Jean-Michel Blanquer à Paris le 29 août 2017
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Priorité à l'école primaire et à la lutte contre les inégalités: le nouveau ministre de l'Education a présenté mardi la première rentrée scolaire du quinquennat Macron, affichant sa volonté de construire "une école de la confiance".

Lors de la rituelle conférence de presse, six jours avant la rentrée des 12,8 millions d'élèves et 884.000 enseignants, Jean-Michel Blanquer a renouvelé sa "confiance à tous les acteurs du système" éducatif. "Je suis là pour soutenir les professeurs et nous devons tous les soutenir".

Il s'est félicité d'avoir, en quelques semaines, concrétisé des promesses de campagne d'Emmanuel Macron. "Ce que nous disons, nous le faisons", a déclaré le ministre, qui depuis son installation a multiplié les annonces, se voyant souvent accusé de "détricoter" l'héritage Hollande.

Les deux principaux changements concrets sont une forte réduction du nombre d'élèves (à une douzaine) dans les CP des quartiers très défavorisés (REP+) et un retour à la semaine de quatre jours pour un tiers des écoles dans les communes où établissements scolaires et mairies le souhaitaient.

Le dédoublement des classes de CP en REP+ sera effectif dans 86% des classes. Pour les 14% restantes, il y aura deux maîtres dans la salle de cours. Le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+ s'étalera sur trois ans, jusqu'en 2019, soit un an de plus que prévu.

Pour mettre en œuvre la mesure, le gouvernement puisera dans le vivier des enseignants du dispositif "Plus de maîtres que de classes", qui consiste à affecter un enseignant supplémentaire dans une école: un tiers de ces effectifs ont été redéployés.

Mais le premier syndicat des enseignants en école primaire, le SNUipp-FSU, s'étonne de la réduction de ce dispositif, qui "allait être évalué en 2019". Le syndicat a d'ailleurs lancé lundi "un avertissement" au ministre, estimant que "la confiance" a déjà été "entachée"

- "Priorité" budgétaire -

Parmi les sujets qui fâchent: la baisse des emplois aidés auxquels l'Education nationale a largement recours. Le ministre a confirmé que les 50.000 emplois conservés seront consacrés à l'accompagnement des élèves en situation de handicap. Les 23.000 supprimés étaient dédiés notamment à l'assistance des directeurs d'école.

Conséquence de cette baisse, à La Réunion, la rentrée scolaire a été décalée de cinq jours dans la plupart des communes. Une petite commune du Calvados, Valorbiquet, veut aussi repousser la rentrée d'une semaine. Alors que l'Association des maires de France a tiré la sonnette d'alarme, le ministre a assuré suivre la situation de près.

La nouveauté de la rentrée, c'est aussi, pour un tiers des écoles primaires, un retour à la semaine de quatre jours, revenant ainsi sur les quatre jours et demi instaurés sous François Hollande. Il ne s'agit pas d'un "retour en arrière mais d'une nouvelle étape", a assuré Jean-Michel Blanquer. Une concertation pour revoir plus largement le rythme journalier, le calendrier scolaire et la durée des vacances sera bientôt ouverte.

Autre mesure: des évaluations nationales en français et en maths dès la rentrée pour les CP et en novembre pour les 6e.

Au niveau du collège, les établissements peuvent rétablir les options de langues anciennes, dont M. Blanquer s'est fait le chantre mardi, développer les classes bilangues et les sections européennes. Le dispositif "devoirs faits", qui permettra aux collégiens de faire leurs devoirs dans le cadre de l'établissement, sera mis en place après les vacances de la Toussaint.

La voie professionnelle (CAP, bacs pro) est une "très grande priorité", a répété le ministre. Il veut la "renouveler" et évoque une réforme des CAP et une meilleure articulation avec l'apprentissage.

Alors que les ministères sont appelés à réduire leurs dépenses, il se félicite que l'éducation soit, avec la défense, une "priorité" budgétaire. Le prochain budget de l'Education nationale devrait "dépasser les 70 milliards d'euros" contre un peu moins de 69 milliards en 2017, versement des retraites compris.

Quant à la prime annuelle de 3.000 euros promise aux instits en REP+, elle sera "bien sûr" mise en œuvre, a assuré le ministre, sans toutefois donner de calendrier.

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