Déradicalisation des islamistes : un centre spécialisé ouvert à Bordeaux
Un Centre d'action et de prévention contre la radicalisation des individus (Capri) a été lancé samedi 9 à Bordeaux pour repérer et prendre en charge les personnes en voie de radicalisation islamiste par un collège d'experts psychologues et de représentants religieux.
Diffuser un contre-discours pour déconstruire les argumentaires radicaux et les théories du complot, former les acteurs du champ social sur les signes de radicalisation, et, assurer une prise en charge psychosociale avec psychologues et experts en théologie sont les buts poursuivis par ce projet associatif financé par l’État et les collectivités locales.
A l'origine de la création du Capri, la réunion de la Fédération musulmane de la Gironde, dont le recteur Tareq Oubrou s'active à la mise en place sur internet d'un contre-discours sur la propagande islamiste, de la mairie de Bordeaux, qui souhaitait mettre en place un comité de vigilance sur la radicalisation, et de la Société de recherche et d'analyse en emprise mentale (Sfraem), présidée par l'avocat bordelais Daniel Picotin.
"Nous avons une réponse sécuritaire qui est indispensable mais la prévention de la radicalisation doit être une priorité nationale", a indiqué à Bordeaux le ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner, selon lequel "chacun des 1.200 jeunes qui a fait l'objet d'un signalement doit être accompagné" en lui fournissant "une réponse personnalisée".
"Nous avons besoin de comprendre ce processus complexe et multiforme pour agir. Je défends une notion de prévention, d'accompagnement, mais si la sanction pénale doit intervenir, elle interviendra", a toutefois souligné M. Kanner. Un site internet (radicalisation.fr) permet d'effectuer un signalement et un numéro de téléphone (09.83.59.17.11) fournit une écoute aux familles. La prise en charge des personnes est confidentielle et gratuite.
Si le Capri, mêlant pour la première fois experts en emprise mentale et responsables religieux, est une expérimentation, M. Kanner s'est dit "intimement convaincu que l'exemple sera suivi pour devenir un modèle dans d'autres régions".
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