"Des paroles et des actes" : Nicolas Sarkozy revigoré par les ventes de son livre
Probable futur candidat à la primaire de la droite pour 2017, mais pour l'heure largement distancé dans les sondages par Alain Juppé, l'ex-président Nicolas Sarkozy, invité jeudi 4 février au soir de Des paroles et des actes sur France 2, espère reprendre la main avec son livre La France pour la vie.
Le président des Républicains semble revigoré par les chiffres de vente de son livre sorti il y a dix jours (près de 70.000 exemplaires) et les séances de dédicace dans des librairies bondées. "Je ne savais pas que je vivais avec un écrivain", a glissé jeudi Carla Bruni-Sarkozy, son épouse.
Outre l'aspect mea culpa de l'ouvrage - un "inventaire" qui vient un peu tard aux yeux de son ex-Premier ministre et candidat à la primaire François Fillon - Nicolas Sarkozy y dévoile aussi des propositions économiques libérales, comme la baisse de 10% de l'impôt sur le revenu, des économies de 100 milliards d'euros, ou le recul de l'âge de la retraite à 63 puis 64 ans.
Sur le plateau de France 2 jeudi soir, il a d'abord regretté qu'aucun membre du gouvernement ne soit venu débattre avec lui, alors que Jean-Marie Le Guen avait dans un premier temps accepté. Il a aussi expliqué qu'un débat avec le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis n'avait pas lieu d'être car "il n'applique pas la politique du gouvernement".
L'ancien chef de l'Etat a ensuite ferraillé avec un panel de Français, dont plusieurs assez incisifs. Un chef d'entreprise estampillé UDI insatisfait du quinquennat Sarkozy s'est étonné d'avoir attendu un gouvernement de gauche pour recevoir un chèque, avec le crédit impôt compétitivité (CICE), et a fini par dire qu'il voterait Juppé à la primaire.
Revenant sur son livre, dans lequel il dit qu'il n'abrogera pas la loi sur le mariage homosexuel, Nicolas Sarkozy a concédé avoir "eu tort" d'avoir promis d'abroger la loi Taubira devant des militants anti-mariage gay en novembre 2014.
Alors que les parlementaires LR commencent à se diviser sur la question de la déchéance de la nationalité, il a confirmé qu'il y était "favorable", expliquant néanmoins qu'il était "difficile" d'avoir une position "définitive" compte tenu des multiples changements du texte.
Interrogé sur le fait de savoir pourquoi il n'annonçait pas déjà sa candidature à la primaire de novembre 2016, il a répondu: "je suis président des Républicains, à la minute où je suis candidat, je dois quitter la présidence des Républicains, je ne suis pas persuadé que laisser sans tête la présidence de la première formation politique du pays et d’opposition soit extrêmement utile ou opportun".
Mais, a-t-il lancé à la fin de l'émission à l'adresse d'un Français présent sur le plateau qui avait voté FN: "je veux aller vous chercher!"
Pour Brice Hortefeux, proche de Nicolas Sarkozy, l'ex-chef de l'Etat a déjà "remporté la primaire des librairies". Avant l'émission, jeudi midi, comme il l'avait fait il y a quelques mois, il a déjeuné avec Alain Juppé dans un restaurant italien. Une entrevue dont rien n'a filtré. "Dans ma tête j'ai 18 ans et à l'état civil 61 ans", a-t-il lancé jeudi soir pour démontrer son énergie.
Mais la sortie de son livre et ces multiples interviews font dire à ses détracteurs qu'il y a le feu au lac chez les sarkozystes. "Il est obligé de griller des cartouches qu'il pensait griller plus tard", estime ainsi un conseiller.
Interrogés sur la mainmise de Nicolas Sarkozy sur les parlementaires - il faut la signature d'au moins 20 d'entre eux pour se présenter à la primaire -, deux élus assuraient récemment de concert à l'AFP: "Vous savez, Sarkozy, il ne déclenche plus beaucoup de signatures de parlementaires".
Et pendant ce temps-là, la justice dénoue les fils de l'ère Sarkozy: condamnation de l'ancien préfet de police Michel Gaudin, mise en examen du grand flic Alain Gardère, et mise en examen cette semaine d'Emmanuelle Mignon, l'une des artisans de sa victoire de 2007, dans l'affaire des sondages de l'Elysée.
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