Dette SNCF et impôts - Macron, Philippe et Darmanin : 3 hommes, 3 discours
Le micmac gouvernemental autour de la stratégie fiscale est de plus en plus épais depuis l'intervention ce mercredi 25 de Gérald Darmanin le ministre de l'Action et de Comptes publics. Au micro de France Info, il a expliqué qu'il n'y aura "pas d'augmentation d'impôt" ni d'"impôt nouveau" durant le quinquennat, même en considérant la reprise de la dette de la SNCF qui s'élève à 46,6 milliards d'euros à la fin de l'année 2017. Le ministre assure que cette charge nouvelle sera financée "en diminuant la dépense publique" sans donner la moindre piste pour le moment.
Cette déclaration fait suite, notamment, à la lettre envoyée par le Premier ministre Edouard Philippe aux syndicats confirmant la reprise progressive de la dette et expliquant que cette manœuvre demandera "un effort supplémentaire des contribuables qui apportent déjà chaque année plusieurs milliards d'euros au financement du système ferroviaire".
L'utilisation du terme "contribuable", dans un courrier écrit qui plus est, laisse entendre de la part du chef du gouvernement que la dette de l'entreprise publique sera épongée par une hausse des impôts. Soit l'exact inverse de ce qu'a déclaré ce mercredi Gérald Darmanin.
Le 19 avril, lors de son interview en direct sur BFMTV et Mediapart, le président de la République Emmanuel Macron avait assuré que les Français ne connaîtraient pas de nouvel impôt local ou national d'ici la fin du quinquennat.
Ce qui ne signifie pas que ceux existant ne pourraient pas augmenter. Ni qu'aucun autre dispositif de prélèvements ne serait pas mis en place comme l'évocation à demi-mot d'une possible "journée de solidarité" (sur le modèle existant du lundi de Pentecôte) pour financer une éventuelle branche dépendance.
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Conclusion? L'exécutif ne semble pas savoir avec certitude (ou ne souhaite pas faire savoir) la manière dont les comptes publics pourront absorber une dette équivalente aux budgets de la Défense et de l'Ecologie réunis, même si l'impact devrait être échelonné dans le temps. Seul certitude: celui qui s'engage dans les médias vers l'hypothèse la plus détaillé, Gérald Darmanin avec sa baisse de la dépense publique, ne suit pour l'instant pas la ligne évoquée par son chef de gouvernement.
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