Dîner du CRIF : François Hollande dévoile son plan de bataille contre le racisme et l'antisémitisme
Il s'agissait du premier dîner post-attentat du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). A cette occasion, François Hollande a annoncé un renforcement de l'arsenal répressif contre "tout propos de haine" raciste ou antisémite. "Il n'y a pas d'antisémitisme ordinaire", a déclaré Hollande parlant d'une "lèpre" qui est "toujours là 70 ans après la Shoah". Pour y faire face, Manuel Valls présentera "dans les prochains jours" un plan "aussi complet que concret", a précisé le président. Un projet de loi sur le renseignement sera ainsi présenté en Conseil des ministres le 18 mars prochain.
Des "sanctions plus rapides et plus efficaces vont être prises contre les propos de haine", relevant du "racisme, antisémitisme et homophobie", a précisé le président de la République. "J'ai souhaité que tous les écrits de haine, qu’ils soient antisémites, racistes ou homophobes, ne relèvent plus du droit de la presse mais du droit pénal avec des peines adaptées, dissuasives".
En parallèle, François Hollande a invité les grands groupes d'internet à se mobiliser, eux aussi, contre le racisme, l'antisémitisme et le négationnisme. Suite au récent voyage de Bernard Cazeneuve aux Etats-Unis, au cours duquel le ministre de l'Intérieur a convié en France les géants d'internet en avril, François Hollande a placé les majors devant leurs responsabilités: "si vraiment les grands groupes d'internet ne veulent pas être complices du mal, ils doivent participer à la régulation".
Outre le discours du chef de l'Etat, le dîner a également été marqué par l'absence des représentants du culte musulman qui ont décidé de boycotter la soirée suite aux propos tenus par Roger Cukierman, lundi 22 au matin au micro d'Europe-1. "Toutes les violences aujourd'hui sont commises par des jeunes musulmans", même si "bien sûr c'est une toute petite partie de la communauté musulmane et les musulmans en sont les premières victimes" avait-il ainsi déclaré. Le président du Crif avait également été critiqué pour avoir estimé dans cette même interview que Marine Le Pen était "irréprochable personnellement".
Roger Cukierman a alors tenté de faire retomber la pression en exprimant, lors de son discours, son "vif regret" de l'absence du CFCM. "Juifs et musulmans, nous sommes sur le même bateau, j'espère que le contact sera rapidement rétabli», a-t-il déclaré, rappelant son amitié "ancienne et sincère" avec Dalil Boubakeur. Au total, 700 personnes dont l'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy ont participé à ce dîner annuel.
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