Élection présidentielle : course aux parrainages à droite, où en est-on ?

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FranceSoir
Publié le 09 décembre 2021 - 16:22
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Candidats à droite
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AFP
Les candidats de la droite (G - D) : François Asselineau, Marine Le Pen, Jean Lassalle, Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan.
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Réunir les 500 signatures nécessaires pour pouvoir se présenter aux élections présidentielles : une simple formalité pour les candidats des grands partis traditionnels et une véritable gageure pour les autres. Comme c’est souvent le cas, c’est surtout à droite que l’on s’inquiète, l’extrême gauche ayant traditionnellement une large base d’élus locaux sur laquelle s’appuyer. À l’heure actuelle, seule Valérie Pécresse est assurée de figurer sur la liste de départ. Dans une certaine mesure, c’est également le cas de Marine Le Pen qui, même si elle explique dans les médias que « c’est très dur », peut compter sur les 300 élus que dénombre le Rassemblement national.

Pour Éric Zemmour en revanche, crédité de 15% d’intentions de vote dans les sondages, la tâche semble bien plus compliquée. Dans une vidéo publiée sur YouTube mardi 7 décembre, l’ancien chroniqueur du Figaro, qui revendique pour l’heure entre 250 et 300 promesses de parrainages, a admis « qu’il était possible » qu’il n’obtienne pas les 500 signatures, « tant le système est fait pour protéger les grands partis ».

Une analyse que rejoint François Asselineau : « Dans l’esprit de De Gaulle, le système des parrainages était une façon de contourner les partis. Or, on s’aperçoit aujourd’hui que ces derniers demandent à leurs élus de n’accorder leur parrainage qu’à leur candidat. »

Conséquence : en 2017, François Fillon (LR) avait présenté 3635 signatures, Benoît Hamon 2039 et Emmanuel Macron 1829. Quand on sait qu’à peine 15 000 élus en moyenne accordent leur signature, cela laisse mécaniquement moins de place pour les autres. Pour autant, le leader de l’UPR (qui refuse l’étiquette de droite) s’est dit « confiant », assurant qu’il était en avance par rapport à 2017 à la même époque.

« Ras-le-bol du jeu politique »

Autre « petit candidat » optimiste : Jean Lassalle. « Nous comptons aujourd’hui environ 350 promesses et nous sommes dans une très bonne dynamique », souffle Dalila Berbagui, sa directrice de campagne. Lui-même élu d’une petite commune d’à peine 150 âmes, Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques), pendant 40 ans, Jean Lassalle « bénéficie d’une très bonne image auprès des maires », explique-t-elle. « Il a toujours été de leur côté et une partie de son programme vise d’ailleurs à revitaliser les petites communes. Il propose notamment d’abroger la loi NOTRe [Loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République, ndlr] de 2015, qui a permis la création de grandes intercommunalités, et ainsi nui aux pouvoirs des communes. »

Bien qu'il se soit montré alarmiste au micro de France Inter début décembre, Nicolas Dupont-Aignan, contacté, s’est lui aussi dit serein quant à sa candidature, tout en reconnaissant une plus grande réticence des maires à parrainer qu’auparavant. « Ils sont à l’image des Français : ils en ont ras-le-bol du jeu politique », confie-t-il.

Un scandale démocratique ?

Responsable de la campagne des parrainages pour Florian Philippot, Éric Vilain ne masque pas son inquiétude. En cause selon lui : la publication, depuis 2017, de la liste complète des parrains pour chaque candidat. « Aujourd’hui, beaucoup de petits maires ruraux nous refusent leur signature parce qu’ils ont peur d’avoir des problèmes avec leurs administrés. » Très populaire dans la mouvance des anti-passe sanitaire et des Gilets jaunes, l’ex-numéro 2 du Front national n’aurait pour l’heure que 200 promesses de signatures.

Cette difficulté serait-elle également liée à la multiplication des candidatures à droite, et notamment celle d’Éric Zemmour ? « Cela n’a rien à voir », assure Éric Vilain. « La France compte 36 000 maires, auxquels s’ajoutent environ 6 000 élus habilités à accorder leur signature [parlementaires, conseillers régionaux et généraux, etc.]. Normalement, il y a de la place pour tout le monde ». Et de conclure : « Nous sommes à la veille d’un scandale démocratique majeur. Des millions de Français risquent de ne pas être représentés. »

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