Elections sénatoriales : La République en Marche sur le point d'être stoppée
Le cap des trois semaines avant les élections sénatoriales a été franchi dimanche 3. Et la date du 24 septembre ne semblent plus être attendue avec autant d'entrain par La République en Marche. Après la victoire nette d'Emmanuel Macron à la présidentielle et le raz-de-marée des législatives, tout laissait croire à un nouveau succès électoral pour la majorité, mais la fin de l'état de grâce est passé par là.
Les vénérables sénateurs ont en effet été plus difficiles à séduire pour LREM. Seuls 29 des 348 qui y siègent ont accepté de rejoindre le groupe. Il faudrait donc que plus d'une centaine des 170 sénateurs qui seront élus porte l'étiquette d'Emmanuel Macron pour qu'il obtienne la majorité absolue (scénario plus qu'improbable), et au moins 90 au total pour espérer créer une alliance majoritaire (simple) avec les centristes (UDI et MoDem).
Un score qui semble d'autant plus difficile à atteindre en raison du mode de scrutin. En effet, les sénateurs sont élus de manière indirecte, par les grands électeurs (collèges d'élus locaux). Un mode de fonctionnement qui suppose d'avoir déjà des soutiens au niveau local -difficile pour un parti jeune comme LREM- et qui a traditionnellement avantagé la droite. Les Républicains disposent aujourd'hui de 142 sièges.
Et pour cette élection un peu différente des autres concernant une institution réputée moins sujette aux vents dominants, tenant aux traditions, c'est aussi l'amateurisme de certains membres de LREM qui poserait problème. Franceinfo révélait ainsi ce lundi 4 le cas d'une élue du parti qui s'inquiétait après une réunion dans un comité en région. Des "marcheurs" y avaient proposé de faire du porte à porte pour aller convaincre les électeurs de voter pour leur liste aux sénatoriales. Idée à la portée limitée pour une élection au suffrage indirect.
Cette élection est pourtant une grand enjeu pour Emmanuel Macron. Elle conditionne en effet sa capacité à obtenir une majorité des trois cinquièmes au Parlement, et donc à réformer la Constitution.
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