Emmanuel Macron, président en voie de "hollandisation" ?
"Je vous ai compris", aurait-il presque pu déclarer. Réforme du travail, baisse dans les sondages, réformes (pardon, "transformations") prochaine de l'économie et de la stratégie de l'Etat pour lutter contre le chômage, Europe...: Emmanuel Macron aborde presque tous les sujets dans l'interview fleuve accordée au Point parue ce jeudi 31. Des déclarations volontaristes au milieu desquelles il analyse notamment le désamour des Français (et donc la forte chute de sa cote de popularité) comme étant dû à un manque de pédagogie, de communication de sa part et de celle de son équipe gouvernementale. Et le chef de l'Etat d'esquisser déjà un délai au terme duquel il estime qu'il pourra être jugé sur son action contre le chômage. Deux couplets d'une petite musique qui rappelle furieusement celle du quinquennat précédent...
"Donner du sens" a seriné François Hollande -dès avant même d'être élu d'ailleurs- tout au long de son quinquennat. A propos de la rigueur, de la loi Travail, de sa fameuse "boîte à outils" le président mal-aimé a passé cinq ans à faire assaut de pédagogie, ou à tenter de le faire, pour convaincre les Français que, oui, son action leur était favorable et était cohérente avec le programme sur lequel il avait été élu.
Ce jeudi dans Le Point, le président Macron reprend les paroles hollandaises pour son tube de l'été. Il "entend l'impatience du peuple" et assure qu'il "croi(t) en la reconstruction d'un héroïsme politique, d'une vraie ambition, pour atteindre y compris ce qui est décrit comme impossible". Traduction: il faut du combat, mais aussi du "bla-bla", pour contredire trivialement son opposant le plus véhément.
Macron demande ainsi à être jugé sur la durée. Une durée dont il fixe lui-même les bornes aux alentours de "18 à 24 mois" dans les colonnes du Point ce jeudi. D'ici ce délai il pourra donc être jugé sur la "révolution copernicienne" que serait sa réforme du code du travail. Et donc sur son effet sur le chômage. Si l'on n'en est pas à la funeste promesse de François Hollande d'inverser la courbe du chômage, cette esquisse y ressemble tout de même. Serait-ce là la première grosse faute de communication du quinquennat Macron? L'avenir le dira et, de toute façon, s'il réussi cette erreur supposée sera vite oubliée.
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