Équilibre de la Sécu : le gouvernement refuse de parler d'une "cagnotte"

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Par AFP - Paris
Publié le 06 juin 2018 - 11:56
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La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, le 30 mai 2018
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© ludovic MARIN / AFP/Archives
La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, le 30 mai 2018
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Le gouvernement a nié mercredi l'existence d'une "cagnotte" liée à la forte réduction du déficit de la Sécurité sociale, qui devrait dégager des excédents à partir de 2019, excluant de "redistribuer" l'argent économisé sur le champ de la "Sécu".

"La Sécurité sociale va mieux (...) mais pas pour les bonnes raisons", a déclaré sur RTL la ministre des Solidarités et de la Santé Agnès Buzyn, interrogée sur les intentions du gouvernement à l'aune de ces résultats.

Cette amélioration ne survient "pas parce que nous avons fait les réformes structurelles" mais "parce qu'il y a eu une rentrée assez brutale d'argent en fin d'année grâce à la reprise de l'emploi et à la croissance", a-t-elle expliqué.

Selon un rapport publié mardi, le déficit global de la Sécu devrait passer de 5,1 milliards d'euros en 2017 à 300 millions cette année, bien en dessous des 2,2 milliards prévus dans le budget voté à l'automne.

Les prévisions de recettes (cotisations, impôts...) ont notamment été revues à la hausse pour 2018, et de copieux excédents sont attendus par la suite: 3,3 milliards d'euros en 2019, 7,7 milliards en 2020.

"Cela ne veut pas dire qu'on utilise cet argent de la croissance pour redistribuer sans objectif", a tempéré la ministre. "Si la croissance diminue un peu nous risquons d'avoir à nouveau ce trou qui se creuse", a-t-elle expliqué, en référence à la dette sociale accumulée depuis plus de vingt ans et qui doit être totalement remboursée en 2024.

Pour éviter de nouveaux dérapages budgétaires, "nous avons besoin de travailler à des réformes structurelles qui font que les dépenses s'accélèrent moins vite que ce n'est le cas aujourd'hui", a-t-elle ajouté.

Interrogé à l'Assemblée nationale par la députée LREM Christine Cloarec, le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin a refusé de son côté d'évoquer une "cagnotte", insistant sur la nécessité de réduire durablement la dette publique.

"De même qu'il n'y a pas de cagnotte quand il y a 2.200 milliards de dette, il n'y a pas de cagnotte lorsqu'il y a encore 120 milliards de dette sociale et que nous avons à financer la réforme des retraites" et "la réforme de la dépendance", a-t-il insisté.

Le débat sur la "cagnotte", qui avait marqué la fin du quinquennat Jospin à Matignon en 2002, a fait son retour sur le devant de la scène ces derniers mois à la faveur de la réduction du déficit, passé de 3,4% du PIB en 2016 à 2,6% l'an dernier. L'exécutif a cependant écarté toute redistribution, donnant la priorité à l'amélioration des comptes publics.

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