Ferrand, de Sarnez, Avril : la série noire des affaires continue dans l'entourage d'Emmanuel Macron
C'est une série noire qui s'abat sur La République en Marche et son projet de "renouvellement". En à peine une semaine, c'est ainsi deux ministres et une candidate à l'élection législative qui sont soupçonnés de faits qui, si aucun n'est encore avéré, jettent le discrédit sur les bonnes intentions affichées.
Première affaire, et sans doute la principale, celle qui concerne Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires et fidèle du premier cercle d'Emmanuel Macron. Le Canard enchaîné a en effet révélé dans son édition du 24 mai qu'en 2011, celui qui était directeur général des Mutuelles de Bretagne a fait louer à l'organisme (qui avait effectivement besoin de nouveaux bâtiments) des locaux qui venaient tout juste d'être rachetés par une SCI dont la gérante était… la compagne du ministre. Si, a priori, les conditions de base ont été respectées (les Mutuelles pouvaient opter pour l'offre de leur choix, et la proposition de la compagne du ministre était la moins onéreuse), cette proximité a jeté le trouble. Des voix s'élèvent notamment pour dénoncer un montage immobilier qui a été fait uniquement pour cette transaction (avec constitution d'un patrimoine immobilier à la clé), et le choix d'une location qui s'avère douteux, là où l'acquisition aurait semblé une meilleure décision de gestion. Aucune enquête ne devrait être ouverte par la justice, mais le discrédit pourrait rester pour les législatives où Richard Ferrand est candidat.
Autre membre du gouvernement visé: Marielle de Sarnez, la ministre des Affaires européennes. Le quotidien Le Parisien révèle en effet que la députée européenne MoDem (qui a démissionné le 17 mai, après son entrée au gouvernement) est sous le coup d'une enquête préliminaire sur un emploi fictif soupçonné, celui de son assistante parlementaire qui est également conseillère régionale d'Ile-de-France. Marielle de Sarnez était en effet sur la liste des cas "suspects" communiquée par une autre eurodéputée, Sophie Montel (FN) contre qui Marielle de Sarnez a porté plainte pour "dénonciation calomnieuse".
Dernier cas en date, via une révélation du site Mediapart, celui de Véronique Avril. Si la personne visée est moins exposée –l'intéressée est "seulement" candidate LREM en Seine-Saint-Denis– l'affaire est tout aussi embarassante: cette chargée de mission à la Ville de Paris est soupçonnée de louer à une famille de cinq personnes pour un loyer exorbitant pour cette commune modeste un appartement (23m²) situé dans un bâtiment délabré et acquis en toute connaissance de cause. Véronique Avril, qui ne nie pas, a expliqué au site qu'elle n'est qu'une "victime" dans cette affaire ne touchant plus de loyer depuis trois ans, et la mairie de Saint-Denis ne prenant toujours pas en charge des travaux de rénovation visiblement promis au moment de l'acquisition. Son cas est à ce jour devant la "commission d'éthique" du parti d'Emmanuel Macron.
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