François Fillon acte définitivement son recul sur l'assurance maladie, et promet le maintien de la prise en charge
Officiellement, il s'agit d'un approfondissement du travail pour proposer un projet pour la santé "rebâti, enrichi, amélioré" assure François Fillon. Dans les faits, cela s'apparente plutôt à ce que l'on appelle en politique un "rétropédalage".
Le candidat de Les Républicains qui dévoile ce mardi 21 son projet sur la question de la santé au cours d'un "grand oral" organisé par la Mutualité française au palais Brogniart à Paris vient d'annoncer que "le niveau de prise en charge des dépenses" par l'assurance maladie "ne diminuera pas" dans un entretien au quotidien Le Parisien.
Or, dans les premières versions de son programme, François Fillon avait laisser entendre un son de cloche bien différent. Au début du mois de décembre en effet, ses propositions –que le quotidien Les Echos qualifiait de "ligne dure"– prévoyait le financement du risque léger uniquement par les complémentaires santé, pour réduire les dépenses de l'assurance maladie. Les détracteurs avaient hurlé contre ce qu'il voyaient comme une "privatisation" de la Sécurité sociale. Une approche un peu hâtive, mais la ministre de la Santé elle-même avait emboîté le pas à la polémique.
François Fillon, les mutuelles sont des organismes privés ! Vous proposez la privatisation de la santé. Assumez le ! #LeGrandDebat
— Marisol Touraine (@MarisolTouraine) 24 novembre 2016
Mais si François Fillon a fait machine arrière, c'est surtout pour rassurer… dans son propre camp, où sa position était très loin de déclencher l'enthousiasme. Le 11 janvier dernier, le candidat admettait d'ailleurs n'avoir "pas été bon" ni "clair" sur la question, une semaine après un sondage Elabe qui indiquait que 77% des sympathisants de droite (et même 72% des sympathisants LR) souhaitaient que le vainqueur de la primaire de la droite modifie son programme.
Et tout cela s'est déroulé avant les révélations le 25 janvier par Le Canard enchaîné des emplois présumés fictifs de Penelope Fillon, qui n'ont pas arrangé la popularité du candidat qui se voyait relégué à la troisième place.
Le nouveau projet –définitif en principe– de François Fillon botte donc en touche, quand il ne s'apparente pas à une reculade. En apparence, le candidat annonce toujours vouloir "assurer le retour à l'équilibre de l'assurance maladie" (officiellement déjà équilibré) soit "20 milliards d'économie sur le quinquennat". Il a cependant promis une prise en charge à 100% des lunettes pour enfants "dès 2017" ainsi qu'"une consultation de prévention longue et gratuite tous les deux ans, pour tous les Français", le "remboursement des téléconsultations" ou encore une augmentation des "aides à l'acquisition d'une complémentaire santé" pour les retraités "les plus modestes".
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