François Hollande n'acceptera "jamais qu'on puisse mettre en cause les fonctionnaires"

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Par AFP
Publié le 27 février 2017 - 17:41
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François Hollande lors d'une visite d'un poste de police à Dreux, le 27 février 2017
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© GUILLAUME SOUVANT / POOL/AFP
François Hollande lors d'une visite d'un poste de police à Dreux, le 27 février 2017
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François Hollande a assuré lundi qu'il n'accepterait "jamais qu'on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République", répondant sans la nommer à Marine Le Pen, qui avait appelé dimanche les magistrats à "ne pas contrecarrer la volonté du peuple".

A quelques semaines de la présidentielle, il s'exprimait lors d'une visite - la première d'un président en exercice - au siège du Grand Orient de France (GODF), la principale obédience maçonnique, à Paris, alors que l'on célèbre en 2017 le tricentenaire de la naissance à Londres de la franc-maçonnerie moderne.

Rappelant la défense "ardente" de la laïcité par les francs-maçons français (environ 180.000 "frères" et "soeurs"), François Hollande a souligné les principes qui y étaient attachés, comme la "neutralité de l'Etat" et l'"impartialité des fonctionnaires".

"Et je n'accepterai jamais que l'on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République au prétexte qu'ils appliquent la loi et qu'ils font en sorte que la justice puisse travailler", a-t-il poursuivi.

Dimanche en meeting à Nantes, la candidate du Front national, dont le camp est visé par des enquêtes judiciaires, avait demandé aux fonctionnaires "à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser un pouvoir d'Etat pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des coups tordus ou des cabales d'Etat, de se garder de participer à de telles dérives".

Ministre de la Fonction publique, Annick Girardin, a tweeté: "Marine Le Pen s'assoit déjà sur l'Etat de droit. Les fonctionnaires doivent rester neutres: ni menace aujourd'hui ni embrigadement demain".

"Nous sommes dans une période décisive puisque nous aurons à faire un choix qui fera que notre pays pourra avancer (...) ou reculer", a souligné le chef de l'Etat, voulant que "tout" soit "dit pour que les choix puissent être éclairés" et "ne pas avoir péché par indifférence ou par silence".

"Si certains veulent prendre des valeurs, capter des valeurs, j'allais dire voler des valeurs, il faut les mettre devant leurs responsabilités et devant leurs mensonges ou leurs instrumentalisations", a martelé François Hollande.

Marine Le Pen a riposté lundi soir sur son blog: "François Hollande n’est pas le défenseur des fonctionnaires, il est leur adversaire résolu" et "que connaît-il à la souffrance des infirmières, des professeurs, des policiers et gendarmes, tous victimes de sa politique incendiaire?".

Le président de la République s'est inquiété aussi de "ce qui pourrait mettre en cause la République elle-même, ses idéaux sûrement, son organisation vraisemblablement, la manière avec laquelle elle considère l'être humain".

Le chef de l'Etat a dit mesurer "combien la maçonnerie a été aussi un pont entre les peuples avec de grandes figures universalistes". Ainsi d'Auguste Bartholdi, sculpteur de la statue de la Liberté, "qui a donné son visage à l'idéal de liberté aux Etats-Unis". "Il faut le dire en ce moment, car je ne suis pas sûr que tous l'aient forcément bien compris et bien apprécié", a-t-il poursuivi en une allusion limpide au président américain Donald Trump.

François Hollande a reçu une "Marianne maçonnique" des mains du grand maître du GODF, Christophe Habas, auquel il a remis en retour la médaille du président de la République, souhaitant qu'elle soit conservée au Musée de la franc-maçonnerie, "et qu'il en soit gardé une trace".

"C'est important, la trace", a glissé le président sortant.

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