Hamon, Mélenchon, Fenech... Fillon attaqué de toutes parts sauf par Le Pen, et pour cause

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PP
Publié le 17 février 2017 - 15:41
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Marine Le Pen buste
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Claude Paris/AP/SIPA
"Mains propres et tête haute", disait l'un des slogans historiques du Front national.
Claude Paris/AP/SIPA
Chantre de l'exemplarité, pourfendeur de "la droite du fric, la gauche du fric", le Front national est pourtant étonnamment discret à propos des affaires qui embarrassent François Fillon depuis les premières révélations du "Canard enchaîné" début février. Et pour cause, le parti de Marine Le Pen est lui aussi mêlé à un certain nombre de dossiers pour le moins gênants...

Un contre tous et tous (ou presque) contre un. Empêtré dans la polémique suscitée par les premières révélations du Canard enchaîné début février sur l'emploi présumé fictif de sa femme, François Fillon est attaqué de toutes parts. Par François Hollande, qui a malicieusement prôné "l'exemplarité" en politique jeudi 16 à Rennes, et Jean-Luc Mélenchon, qui a estimé que le candidat de la droite est "disqualifié d'avance", toujours jeudi. Mais aussi Benoît Hamon qui a, tout sauf innocemment, lancé une grande opération transparence pour mieux faire ressortir le contraste avec son adversaire de LR...

Bref, la gauche appuie là où ça fait mal. Mais socialistes et autres "insoumis" ne sont pas les seuls à avoir Fillon dans le viseur. Dans le camp du vainqueur de la primaire de la droite, certains ont sorti les couteaux. Comme le très sarkozyste député LR du Rhône Georges Fenech, qui est allé jusqu'à déclarer, mercredi 16 sur Radio classique, que le maintien de la candidature Fillon "est en train d'ouvrir l'Élysée à Le Pen".

A gauche, à droite, au centre (Bayrou estime "impossible" de soutenir Fillon)... il n'y a guère que le Front national qui brille par son silence sur le "PenelopeGate". Un silence assourdissant de la part d'un parti qui a longtemps eu pour slogan (parmi d'autres) "mains propres et tête haute". Et qui avait pris pour habitude de se ruer sur ce type d'affaires pour discréditer la classe politique dans son ensemble et se dresser en unique défenseur de l'exemplarité. Sauf bien sûr quand ces affaires touchaient de près ou de loin un élu ou cadre du FN et des mouvances proches.

Car le FN de Marine Le Pen est lui aussi entâché par les affaires. Pire, la présidente du parti et candidate à la présidentielle a même reconnu devant les enquêteurs de l'anti-fraude de l'UE avoir salarié fictivement son garde du corps Thierry Légier, selon des documents publiés par Mediapart et Marianne jeudi 16. Elle aurait ainsi avoué "d'une part que les bulletins de salaire établis sur la période d'octobre à décembre 2011 pour un montant de 41.554 euros n'ont jamais été payés au bénéficiaire indiqué, Thierry Légier, et que d'autre part elle n'avait pas employé M. Légier pendant ces trois mois", indique ce rapport qui évalue le préjudice financier à 340.000 euros pour l'UE. Marine Le Pen a démenti ce vendredi via un communiqué de son avocat maître Marcel Ceccaldi.

Une "affaire des assistants parlementaires" du FN à Bruxelles qui éclabousse également les principales figures de son parti, dont son numéro 2 Florian Philippot, son père Jean-Marie Le Pen, ou encore Bruno Gollnisch, Sophie Montel, Dominique Bilde et Mylène Troszczynski auxquels l'Office européen de lutte contre la fraude (OLAF) a demandé de rembourser les salaires perçus par leurs "assistants fictifs". Et qui n'est pas la seule puisque le FN est également soupçonné d'avoir organisé un système de financement frauduleux de ses campagnes électorales depuis 2011 (via des surfacturations et une escroquerie aux remboursements des frais de campagne) ou encore d'être financé par un Etat étranger, la Russie, comme le rappelle Les Echos. Mais pas de quoi empêcher Marine Le Pen de dénoncer, début février encore, "la droite du fric, la gauche du fric".

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