Laurence Rossignol lance un plan pour mieux détecter et prévenir les violences faites aux enfants
"Enfants en danger: dans le doute, agissez !", stipulent les affiches. Laurence Rossignol veut en finir avec la loi du silence. La ministre de l'Enfance et des Familles a lancé ce mercredi 1, un plan de lutte contre les violences faites aux enfants. L'objectif est de développer la prévention et lever les tabous. Des affiches et des vidéos ont été lancées pour faire connaître le 119, numéro vert de l’enfance en danger.
Chaque année, l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) dénombre en moyenne 19 meurtres de bébés de moins d'un an. Et de leur côté les hôpitaux recensent environ 255 morts suspectes, soit près de quinze fois plus. Faute de statistiques et d'examens approfondis, les violences à l'encontre des enfants sont sous-évaluées et les décès inexpliqués de nourrissons peuvent cacher des infanticides non détectés, souvent commis dans le cadre familial. Le gouvernement propose donc notamment d'aider à systématiser les autopsies.
"Sauver un enfant exige de l’intrusion", a avancé Laurence Rossignol, dans les colonnes du Parisien. "Le but du plan est de dire à chacun qu’il peut être utile. D’abord, en n’hésitant pas à signaler. On a toujours peur de dénoncer mais là, il ne s’agit pas de délation. Il s’agit de mise en mouvement des services sociaux", a-t-elle précisé. Le plan conçu sur trois ans (2017-2019) sera lancé ce mercredi 1er. Il comporte une vingtaine de mesures, et s’est fixé quatre objectifs: quantifier et comprendre les violences, sensibiliser et prévenir, former les professionnels et accompagner les victimes. "Tout le monde doit se sentir concerné, on ne veut plus entendre les voisins dire: +On se doutait un peu mais on pense que cela ne nous regardait pas+", a expliqué la ministre.
Sur le plan juridique, le Code pénal interdit toute forme de violence physique aux enfants, même dans le cadre d'une punition. Mais il existe encore une jurisprudence qui autorise un "droit de correction". Pour la ministre, c'est une interdiction globale et nécessaire qui doit être adoptée pour lutter contre la violence faites aux enfants: "dans trois mois, je serai redevenue sénatrice. La première chose que je ferai, c’est déposer une proposition de loi à ce sujet", a-t-elle annoncé.
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