Le Front national prêt à supprimer la présidence d'honneur de Jean-Marie Le Pen
La journée de vendredi a ressemblé à une passe d'armes au sein du Front national. Le jour même où Jean-Marie Le Pen se présentait au tribunal de grande instance de Nanterre pour contester sa suspension du parti, Florian Philippot, vice-président du FN, annonçait que le bureau politique du parti allait soumettre aux adhérents la suppression du poste de président d'honneur. Un poste créé spécialement pour le fondateur du FN. Sa suppression ressemble donc d'avantage à une tentative d'éviction de Jean-Marie Le Pen.
Cette modification des statuts du parti sera soumise aux adhérents par correspondance: "les courriers vont partir vers les adhérents, dès les jours qui viennent. Tout sera prêt ce soir, les courriers pourront partir, et nous aurons le résultat définitif avant le 10 juillet", a précisé Florian Philippot. Cette façon de faire est dénoncée par Jean-Marie Le Pen qui y préfèrerait un congrès "physique".
L'existence du poste de président d'honneur n'est pas le seul enjeu de ce vote .Les militants s'exprimeront de manière globale sur plusieurs réformes du parti présidé par Marine Le Pen. Selon Florian Philippot, elles devraient favoriser "une plus grande démocratie interne" et permettre de "rénover la compétition démocratique à l'intérieur du Front national".
Sur le recours en justice de Jean-Marie Le Pen, le numéro 2 du FN préfère considérer que la crise est terminée et que de toute manière "par ses propos extrêmement injurieux, insultants, excessifs, Jean-Marie Le Pen s'est de toute façon de lui-même disqualifié".
Lors de l'audience du tribunal de Nanterre, Jean-Marie Le Pen a lui dénoncé la suppression "illégale, anormale et excessive" de son statut d'adhérent du FN, prononcée le 4 mai dernier. Selon son avocat, il s'agit d'un manœuvre afin "priver de toute représentativité" Jean-Marie Le Pen avant le congrès. Le tribunal devrait se prononcer le 2 juillet.
Depuis les propos de Jean-Marie Le Pen lors d'une interview au journal Rivarol, Marine Le Pen et ses fidèles avaient tenté de pousser le père de cette dernière vers la sortie. Mais ils s'étaient heurtés au refus du "Menhir".
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