Le père du journaliste détenu en Turquie attend une "mobilisation politique"

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Par AFP
Publié le 24 août 2017 - 17:00
Mis à jour le 25 août 2017 - 09:00
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Le père du journaliste français Loup Bureau, Loïc Bureau, le 17 août 2017 à Orvault
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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP/Archives
Le père du journaliste français Loup Bureau, Loïc Bureau, le 17 août 2017 à Orvault
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Le père du journaliste français Loup Bureau, détenu en Turquie depuis un mois, espère que le rassemblement organisé jeudi à Paris en son soutien marquera "le début d'une véritable mobilisation politique" pour la libération de son fils.

L'organisation Reporters sans frontières (RSF) et le comité de soutien pour Loup Bureau ont dévoilé une banderole sur le parvis de la mairie du IVe arrondissement montrant une photo du jeune homme accompagnée du slogan "Libérez Loup Bureau".

"Il s'agit d'une arrestation politique et c'est donc au politique de régler cette situation. Dans ce rapport de force nous en appelons aux bonnes volontés, quelles qu'elles soient", a déclaré le maire de l'arrondissement, Christophe Girard.

Loïc Bureau, reçu par le maire, s'est interrogé sur le "silence" général de la classe politique française "en dehors du président de la République".

Emmanuel Macron a fait part le 15 août, lors d'un entretien téléphonique, de sa "préoccupation" à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il avait convenu de s'entretenir à nouveau cette semaine à ce sujet.

"J'attends une nouvelle prise de parole de M. Macron", confie Loïc Bureau, qui regrette de ne recevoir "aucune information de la part du Quai d'Orsay".

Le maire du IVe arrondissement a assuré que la présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée, Marielle de Sarnez, lui avait "confirmé son soutien".

Parmi les personnalités venues soutenir Loup Bureau jeudi, le journaliste Pierre Haski, porte-parole de son comité de soutien et président de RSF, ainsi que Mathias Depardon, photojournaliste détenu en Turquie pendant un mois, dont le portrait avait également été déployé sur la mairie du IVe.

"Les autorités turques doivent savoir qu'elles prennent des risques pour leur image et nous aimerions ne jamais avoir à appeler à un boycott de la Turquie, des entreprises turques, des plages turques ... mais il faudra en venir là si la situation s'empire encore", a estimé le secrétaire général de RSF Christophe Deloire.

Martin Pradel, avocat de Loup Bureau en France, a rappelé qu'une pétition demandant la libération du journaliste avait recueilli plus de 27.000 signatures et souhaité que "le mouvement citoyen s'amplifie".

Loïc Bureau se rend jeudi soir en Belgique afin de rencontrer le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, son fils étant encore étudiant à l'Institut des hautes études des communications sociales (IHECS) de Bruxelles, tout en exerçant déjà le métier de journaliste.

Il ne reçoit de ses nouvelles que par l'intermédiaire de l'avocat turc qui lui rend visite deux fois par semaine à la prison de Sirnak (sud-est de la Turquie), et par des appels téléphoniques que son fils est autorisé à passer toutes les deux semaines.

Il avait été frappé, le 12 août, par la "voix atone" du jeune homme: "Sa petite sœur ne l'a pas reconnu. Il doit passer comme nous par des hauts et des bas".

Ses conditions de détention se sont depuis légèrement améliorées. Des agents consulaires français ont pu remettre à Loup Bureau des magazines et livres -- dont "Crimes et condiments" de Frédéric Lenormand et une biographie de Louis de Funès --. Les services pénitentiaires ont passé leur contenu au peigne fin avant de les lui transmettre.

Loup Bureau, 27 ans, qui a notamment collaboré avec les chaînes TV5 Monde, Arte et le site Slate, a été interpellé le 26 juillet à la frontière entre l'Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara) ont été trouvées en sa possession.

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