Lebranchu plaide pour que Le Drian cumule Défense et région Bretagne
Personne n'est irremplaçable, mais certains le sont plus difficilement que d'autres. Si Jean-Yves Le Drian est le grand favori pour emmener les troupes du PS et de ses alliés dans son fief de Bretagne aux régionales de décembre prochain, cette perspective inquiète le chef de l'Etat et le Premier ministre. En effet, il lui faudrait alors abandonner le ministère de la Défense en vertu des règles sur le cumul des mandats instaurées par Jean-Marc Ayrault au début du quinquennat. Un remplacement en forme de casse-tête pour le couple exécutif tant le Breton s'est imposé à l'hôtel de Brienne.
Qu'à cela ne tienne, il suffit de faire une exception, a estimé en substance la ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu mardi 6 sur Public Sénat. Le Drian tête de liste PS en Bretagne? "Il y a une telle demande que je ne vois pas comment Jean-Yves peut ne pas y aller", a-t-elle ainsi répondu. Puis d'ajouter: "quitte à réfléchir à comment on gère la situation".
Autrement dit, l'idée de la ministre est ainsi de s'assoir sur la règle de non-cumul imposée aux membres du gouvernement. Le Drian en Bretagne et à la Défense valent donc bien une entorse au règlement, selon Marylise Lebranchu. "Je pense que tout est possible, à une condition claire: qu'on dise la vérité aux citoyens", a-t-elle enfin déclaré avant de temporiser: "c'est une opinion personnelle, elle n'a été discutée nulle part et Jean-Yves Le Drian peut me la reprocher".
Cette option a ainsi déjà été clairement écartée par le couple exécutif, qui a par ailleurs fait voter en 2014 une loi interdisant le cumul des mandats. Pour autant, le secrétaire d'Etat aux Transports Frédéric Cuvillier notamment avait pu cumuler son portefeuille avec la mairie de Boulogne de mars à août 2014. Un délai que François Hollande pourrait, selon des sources parlementaires, prolonger jusqu'à la fin du quinquennat en arguant de la situation sécuritaire. Une exception déguisée en nécessité, en somme.
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