Les députés rejettent un vote blanc qui pourrait remettre en cause la présidentielle
Le vote blanc avait rassemblé 8,52% des électeurs lors du deuxième tour de la présidentielle. Cela alors que, bien que désormais mesuré (il était considéré comme "nul" avant 2014), il n’est pas pris en compte dans les "exprimés" et donc dans les résultats définitifs. Une enquête Ifop publiée en mars dernier en faisait même le premier choix des électeurs si seulement ce dernier était "pris en compte en tant que suffrage exprimé avec une capacité de rejet de l'élection et des candidats au-delà d'un certain seuil".
Tel était le sens d’un amendement déposé vendredi 28 par des députés du mouvement des Constructifs, mais aussi soutenu par des parlementaires MoDem, socialistes ou de la France insoumise. Il a néanmoins été rejeté dans la nuit de vendredi à ce samedi 29.
Le texte proposait de comptabiliser les votes blancs –c’est à dire les enveloppes vides ou ne comportant qu’un papier blanc sans aucune annotation- comme des suffrages exprimés. Avec cette règle, Emmanuel Mecron et Marine Le Pen ne se seraient pas partagés 100% (66,10 contre 33,90%) mais uniquement 91,48% des exprimés.
Plus radical et également désiré par les Français selon le sondage Ifop, l’amendement prévoyait aussi que si le vote blanc atteignaient la majorité relative ou absolue des suffrage exprimés lors d’une élection présidentielle, un nouveau tour de vote doivent alors être organisé.
A une époque où de nombreux citoyens disent ne pas se reconnaître dans l’offre politique, la mesure aurait pu séduire. Mais elle a été rejettée par la majorité, notamment suite à l’appel de la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Celle-ci a en effet invoqué le fait que le décompte des votes blancs était une pratique trop récente pour légiférer sur la question.
Entre les votes blancs au deuxième tour de la présidentielle (8,52%) les bulletins nuls (3%) et l’abstention (25,44%), un peu plus de 31 millions de votes exprimés ont été comptabilisés sur plus de 47 millions d’inscrits sur les listes électorales, soit plus d’un tiers des Français qui n’ont pas exprimé de choix.
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