Macron à Athènes pour lancer la "refondation" démocratique de l'Europe

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Par AFP
Publié le 07 septembre 2017 - 06:16
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Emmanuel Macron lors d'un discours devant les ambassadeurs, le 29 août 2017 à L'Elysée, à Paris
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© YOAN VALAT / POOL/AFP/Archives
Emmanuel Macron lors d'un discours devant les ambassadeurs, le 29 août 2017 à L'Elysée, à Paris
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Le président français Emmanuel Macron s'apprêtait jeudi à Athènes à exposer son ambitieux projet de "refondation" pour une Europe plus démocratique, en s'exprimant sur les lieux mêmes où la démocratie a été inventée.

Le président et Brigitte Macron, vêtue d'un pantalon slim foncé et d'un chemisier blanc à volants sans manches, sont arrivés à 10h00 GMT à Athènes, par l'avion présidentiel, pour la première visite d'Etat du quinquennat, qui s'achèvera vendredi après-midi.

C'est avec l'Acropole en toile de fond, "là où la démocratie européenne s'est déployée", a souligné M. Macron devant son homologue Prokopis Pavlopoulos, qu'il prononcera en fin de journée un discours consacré au "nouveau projet européen" qu'il prône depuis son élection en mai.

Le site en plein air choisi est hautement symbolique puisque la colline boisée de la Pnyx a accueilli les réunions de l'Ecclésia, l'assemblée des citoyens qui votaient à main levée les lois durant "l'âge d'or" de la démocratie athénienne au Ve siècle avant J-C.

M. Macron, qui s'exprimera devant "beaucoup de jeunes", selon l'Elysée, sera aux côtés du Premier ministre grec Alexis Tsipras. Les deux dirigeants, âgés de 39 et 43 ans, s'accordent sur la nécessité de redonner un nouveau souffle à une Union européenne mal-aimée car jugée peu démocratique et éloignée de ses habitants.

- 'Confiance et amitié' -

M. Macron est partisan à la fois d'une "Europe qui protège", et d'une "Europe qui se projette (...), par exemple en développant une stratégie numérique et d'investissement plus ambitieuse", a-t-il indiqué dans une interview jeudi au quotidien grec Kathimerini.

La Grèce, en récession depuis 2008, affiche pour sa part un timide redressement avec un retour de la croissance cette année, grâce à une nouvelle saison touristique record, et un retour d'investissements.

Mais le chômage reste le plus élevé de la zone euro, et les Grecs, surtout les jeunes, affrontent une précarisation de l'emploi grandissante.

"La France continuera à se tenir à vos côtés", a promis jeudi M. Macron, qui a salué "la résistance, le courage de mener plusieurs réformes" de la Grèce ces dernières années, sous la tutelle de créanciers (UE et FMI) exigeants.

Considérant que "la relance" de la Grèce "participe à la refondation de l'Europe", il a salué la manière dont la Grèce "n'a pas oublié les principes alors qu'autour de vous tant d'extrêmes poussaient" à quitter cette dernière. "Cela nous oblige", a-t-il dit.

Alors qu'il souhaiterait que la zone euro se dote d'un ministre des Finances et d'un Parlement, il a estimé au passage, évoquant la crise grecque, que "le FMI n’avait pas sa place dans les affaires européennes", sans développer cette idée.

Athènes espère sortir de la tutelle budgétaire internationale lorsque prendra fin le troisième plan d'aide en août 2018. La Grèce comptera alors sur la France pour l'aider à obtenir un rééchelonnement de sa dette colossale.

La visite fait les gros titres de la presse grecque jeudi, tandis que plusieurs radios ont diffusé des chansons françaises. "+Business+ à la française, de grandes espérances avec la visite du président français", titrait le Journal des Rédacteurs (gauche). "Lefta (en grec l'argent)… c'est moi (en français)", ironisait ce journal dans ses pages intérieures, évoquant les espérances du gouvernement pour des investissements français.

- 'Opportunités' -

De fait, et même si aucune signature de contrat n'est prévue, la visite a également une forte dimension économique puisque M. Macron est accompagné du ministre de l'Economie Bruno Le Maire et d'une quarantaine de patrons de grands groupes français comme Engie ou Suez, et de start-up comme KissKissBankBank.

La France, qui représente 10% des investissements étrangers directs en Grèce, ne veut pas laisser les "importantes opportunités" qui s'ouvrent avec la reprise et le programme de privatisations au bénéfice des seules entreprises chinoises et allemandes.

Les conséquences catastrophiques de l'ouragan Irma étaient aussi dans les esprits. M. Macron a assuré que "la France toute entière est mobilisée" après le passage dans les Caraïbes de l'ouragan qui a sévèrement frappé l'île française de Saint-Barthélemy et la partie française de l'île de Saint-Martin, et que "c'est la France qui est touchée".

Huit des 9 morts pour l'instant recensés étaient des habitants de Saint-Martin.

L'Elysée a annoncé jeudi que M. Macron se rendrait sur place "dès que cela sera possible".

Vendredi, M. Macron et son épouse feront aussi le point sur la coopération archéologique entre la France et la Grèce.

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