Macron : L'Europe est "trop faible, trop lente, trop inefficace"

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Par AFP
Publié le 26 septembre 2017 - 17:48
Mis à jour le 27 septembre 2017 - 01:25
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Le président français Emmanuel Macron prononce un discours sur l''Europe à Paris, le 26 septembre 20
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© ludovic MARIN / POOL/AFP
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours sur l''Europe à Paris, le 26 septembre 2017
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"Nous sommes bousculés, l'audace est notre seule réponse", a lancé mardi Emmanuel Macron en proposant des initiatives tous azimuts, de la défense à l'économie, la fiscalité et l'éducation, pour sortir l'Europe de "la glaciation" et "la rendre au peuple".

Dans un discours enflammé de plus d'une heure et demie, dans le grand auditorium de la Sorbonne, le président a affirmé que l'Europe n'avait "pas le choix" si elle voulait exister face à la Chine ou aux Etats-Unis, mais aussi résister à "l'obscurantisme" que portent les partis nationalistes.

"Cette ambition, nous devons la porter maintenant. C'est notre responsabilité, pour notre jeunesse, partout en Europe", a-t-il déclaré devant plusieurs centaines d'étudiants français et étrangers d'une dizaine de lycées et d'universités. Sinon, "nous n'aurons que le mépris" des "générations qui viennent", a-t-il prévenu.

Ce discours était le troisième de M. Macron sur l'Europe depuis son élection en mai.

Il a tenu à attendre le résultat des élections allemandes pour présenter son projet, la France ne pouvant réformer l'Europe sans l'appui du plus puissant pays de l'UE.

Même si la victoire d'Angela Merkel a été plus courte que prévu, M. Macron s'est déclaré persuadé que Paris et Berlin resteraient le moteur de l'Europe. Car, selon lui, la "réponse" de la chancelière "ne sera ni le repli ni la timidité, mais l'audace et le sens de l'Histoire".

- 'N'ayons pas peur' -

Il a proposé de donner une "impulsion franco-allemande", consistant à "intégrer totalement" d'ici 2024 les marchés des deux pays en "appliquant les mêmes règles à nos entreprises, du droit des affaires au droit des faillites".

Au-delà, M. Macron, qui affirme ne "pas avoir la zone euro honteuse", assume vouloir une Europe "à plusieurs vitesses", ce qui est déjà le cas, donc "n'ayons pas peur de le dire".

Il entrevoit même, dans une telle Europe diverse, que "le Royaume-Uni puisse trouver sa place" malgré le Brexit.

Affirmant à plusieurs reprises que c'était "le bon moment" pour "être ambitieux", il a énuméré une vingtaine de propositions concrètes, allant d'une Europe de la Défense à la convergence fiscale et sociale, ou encore l'extension du programme Erasmus au-delà du monde étudiant.

Parmi ces projets figurent ainsi les créations d'une force commune d’intervention européenne pour 2020, une Agence européenne de l'innovation numérique ou un Office européen de l'asile "pour maîtriser efficacement nos frontières et accueillir dignement les réfugiés".

Il souhaite aussi une plus grande convergence économique et sociale, avec un rapprochement des taux d’impôt sur les sociétés pour 2020 ainsi qu'un salaire minimum, adapté à la réalité économique de chaque pays.

Il a réaffirmé son souhait d'un "budget commun" et d'un ministre des Finances de la zone euro.

M. Macron propose en outre que chaque jeune Européen passe au moins 6 mois dans un autre pays européen (50% d’une classe d’âge en 2024) et que chaque étudiant parle deux langues européennes d’ici 2024.

Pour lancer cette "refondation", le président veut initier début 2018 un vaste débat avec des "conventions démocratiques" "dans tous les pays volontaires".

Il présentera auparavant ses propositions aux autres dirigeants européens, qu'il retrouvera fin octobre pour un sommet à Bruxelles. Il a préparé le terrain en ayant vu en tête à tête, depuis son élection, 22 de ses 27 collègues.

Avant même la fin de la discussion initiée par M. Macron avec les étudiants présents, le président de la Commission européennerJean-Claude Juncker a salué ce "discours très européen". "L'Europe a besoin de courage", a-t-il ajouté.

Sur Twitter, certains membres de l'exécutif européen ont relevé que le discours comprenait plusieurs initiatives déjà lancées ou proposées par Bruxelles, comme celle d'une Agence européenne de l'asile.

Dans la classe politique française, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a fustigé un projet qui "consiste à défaire la France pour faire une Europe de pièces et de morceaux collés en tous sens".

A droite, Laurent Wauquiez, le favori de la course à la présidence des Républicains, a critiqué un "catalogue de bonnes intentions" et qualifié de "profonde impasse" l'idée d'une "armée européenne".

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