Marche républicaine d'hommage dimanche : Paris a rendez-vous avec l'Histoire

Des centaines de milliers de Français sont attendus à la grande marche de mobilisation citoyenne de dimanche 11, à Paris. Participants, dispositif de sécurité, détails pratiques: tout savoir sur cette journée qui s'annonce historique.

Après le cauchemar, place au sursaut. La France, meurtrie, après trois jours d'attaques terroristes d'une indicible barbarie est debout et unie pour "crier son amour de la liberté", selon la formule employée par Manuel Valls.

Plus de 700.000 Français ont manifesté ce samedi pour rendre hommage aux 17 victimes innocentes tombées sous les balles djihadistes. Dimanche 11 janvier, selon les prévisions de la préfecture de police, ils devraient être au moins aussi nombreux à travers tout le pays et dans la capitale. Une forte mobilisation attendue qui permettra de répondre à l'horreur des attentats par la beauté de l'union nationale et du sursaut républicain.

"Plusieurs centaines de milliers" de participants sont d'ores et déjà annoncés pour la grande marche citoyenne qui fera raisonner un cri de liberté dans les rues de la capitale, a annoncé ce samedi en fin d'après-midi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve. A leur tête, François Hollande, qui a annoncé vendredi qu'il prendrait part en personne au défilé.

Par ce geste le président de la République, qui sera le premier à manifester depuis 1990, marque l'importance historique et symbolique de cette mobilisation. Il a ainsi appelé "tous les Français à se lever pour porter ces valeurs de démocratie, de liberté et de pluralisme".

Aux côtés du président, de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement ont tenu à être présents pour marquer leur solidarité avec le peuple français. La chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron, ses homologues italien, Matteo Renzi, et espagnol, Mariano Rajoy, mais aussi les chefs de gouvernement danois, belge, néerlandais, maltais, finlandais et luxembourgeois ou encore le président du Conseil européen Donald Tusk et le président de la Commission Jean-Claude Juncker… C'est l'Europe tout entière, et même au-delà puisque des représentants américains ou encore africains seront notamment présents, qui sera à Paris pour dire "non" à la barbarie.

Sécurité maximum

Pour assurer la sécurité de cette marche républicaine, les moyens seront exceptionnels. Aux milliers de policiers mobilisés, renforcés par des centaines militaires, s'ajouteront des tireurs d'élite positionnés sur les toits tout au long du parcours, ainsi que des centaines d'hommes et de femmes en civil qui se mêleront aux manifestants. Le plan vigipirate a également été maintenu à son niveau maximum en Ile-de-France.

Au vu de la très forte affluence attendue, plusieurs parcours ont été prévus par la préfecture de police. L'itinéraire principal, partant à 15h pour relier la place de la République à celle de la Nation, suivra le parcours habituel des grandes manifestations. Un deuxième cortège passera par l'avenue de la République, un peu plus au nord, puis l'avenue Philippe Auguste et enfin le boulevard de Charonne. Fait rare, un troisième parcours est d'ores et déjà prévu afin de fluidifier les défilés si l'ampleur de la mobilisation le nécessite.

L’ensemble des transports en commun en Ile-de-France seront gratuits dimanche 11, a annoncé ce samedi le président de la région Jean-Paul Huchon. Les manifestants sont ainsi invités "à privilégier les transports en commun afin de faciliter l’accès à Paris et permettre le bon déroulement de la marche", a indiqué la région Ile-de-France dans un communiqué.

Seule fausse note de cette journée d'union nationale, Marine Le Pen, mécontente de ne pas avoir été invitée "officiellement", a appelé à défiler en province, et non à Paris. Pour sa part, la présidente du Front national défilera ainsi à Beaucaire, commune FN du Gard.