Mélenchon sur le quinquennat de Hollande : "c'est encore pire que ce que j'annonçais"
Jean-Luc Mélenchon, cofondateur du Parti de gauche, juge que le président François Hollande "reste le personnage-clef du PS" et qu'il sera candidat à sa succession avec une "logique assez simple", à savoir "lui ou le chaos", dans un entretien publié ce mardi 1er par Le Figaro.
"Je suis un opposant de la première heure et donc peu surpris par la façon dont ce quinquennat se termine avant la date. On m'a beaucoup reproché au début de dire crûment les choses mais on s'aperçoit à la fin du quinquennat que c'est encore pire que ce que j'annonçais", déclare M. Mélenchon, lui-même candidat à l'élection présidentielle.
"Pour autant", insiste-t-il, "François Hollande n'a rien perdu de sa centralité, il ne faudrait pas s'y tromper". A ses yeux, "il reste le personnage clef du PS, sa clef de voûte et son point de rencontre le plus évident. Sa logique est assez simple: au PS, c'est lui ou le chaos!"
"Ou il se présente et il n'y aura qu'un seul candidat socialiste, ou il ne se présente pas et il y en aura plusieurs. Dans tous les cas, je me sentirai conforté dans le choix que j'ai fait de partir tôt et de construire une opinion informée et éduquée autour de ma candidature", ajoute le député européen.
Il réaffirme au passage son opposition résolue au mécanisme des primaires pour désigner les candidats à l'élection suprême. "Les primaires n'ont jamais été démocratiques. C'est un tamis social pour désigner des leaders normalisés sous la pression de sondages", juge-t-il.
Alors qu'il se classe parfois en troisième position dans les sondages d'intentions de vote pour la présidentielle, M. Mélenchon souligne "tout le chemin qu'il reste à faire". "Mais il est vrai qu'à partir du moment où je suis troisième dans le tableau, mon rôle change (...) Tout est mis en doute. Il y a un lien entre la perte d'autorité de l'État, les manifestations de nuit des policiers et la décrédibilisation totale du président de la République. Alors, je rassure", affirme celui qui se "positionne comme vainqueur de l'élection" présidentielle.
Quid de la posture anti-partis d'Emmanuel Macron ? "Il est d'une autre nature. M. Macron, c'est la droite moderne. Mais sa position n'est pas ancrée dans la profondeur du peuple français alors que je me trouve à l'intersection de familles culturelles inscrites dans le temps long de notre histoire: les républicains, la gauche, les Lumières. Lui est un ultralibéral au sens économique: c'est un ancrage très fragile en France. Il est plus en compétition avec M. Sarkozy qu'avec moi", argumente-t-il.
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