Oui à la laïcité, mais avec des nuances : 7 candidats répondent à Charlie
Sept candidats à la présidentielle, dont les cinq favoris des sondages, se sont engagés auprès de Charlie Hebdo à ne pas modifier la loi sur la laïcité mais avec des "nuances" dans leurs réponses, indique à l'AFP l'hebdomadaire qui publie leurs réponses mercredi.
"Ils sont assez clairs dans l'ensemble. Aucun candidat ne veut remettre la loi en cause. Vu le contexte international, c'est toujours bien de clarifier ces choses-là, de les mettre noir sur blanc", estime Riss, le directeur de la publication de Charlie Hebdo.
"Mais on voit aussi des nuances dans les réponses : Le Pen indique dans quel contexte elle inscrit la loi, +la lutte contre le communautarisme+, Hamon la défend mais il ménage aussi un peu les communautés religieuses. Fillon cite explicitement l'Islam, ce qui est le discours classique des catholiques sur la laïcité, et Arthaud évoque l'enseignement religieux, un sujet dont on ne parle pas assez", détaille-t-il.
Sans vouloir dire de quelle réponse il se sent le plus proche, Riss confie apprécier "les réponses qui font des rappels historiques", ce qui est le cas de celle de Jean-Luc Mélenchon.
L'hebdomadaire satirique avait interpellé plusieurs candidats fin février pour leur demander de s'engager formellement à ne pas modifier la loi de 1905, ne pas introduire d'aménagements particuliers à l'égard d'une communauté religieuse ou de délit de blasphème dans la législation.
Les courriers ayant été envoyés avant que la liste des candidats officiels soit arrêtée, les onze candidats à l'élection n'ont pas été tous sollicités.
Le journal avait contacté Nathalie Artaud, François Bayrou, François Fillon, Benoît Hamon, Marine le Pen, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou. Tous ont répondu sauf ce dernier, tandis que Jacques Cheminade a répondu sans avoir été contacté.
Leurs réponses seront intégralement publiées, avec un portrait dessiné de leur auteur, dans un fascicule vendu avec le numéro de mercredi qui sera en kiosque pendant deux semaines.
"Dans les débats, le sujet est abordé de manière éclair, alors que là c'est l'occasion pour eux de développer leurs points de vue", estime Riss. "Ces documents pourront servir de boussole dans les cinq ans à venir", selon lui.
La laïcité est un principe qui tient particulièrement à cœur à l'hebdomadaire dont le siège a été attaqué par des jihadistes en 2015, coûtant la vie à 12 personnes.
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