Plus de 226 000 électeurs radiés des listes électorales : un problème récurrent
Selon les statistiques officielles, près de 227 000 électeurs n’ont pas pu glisser un bulletin dans l’urne au premier tour de l’élection présidentielle, suite à une radiation des listes électorales essentiellement sur la base d'un déménagement signalé par les communes. Selon des élus, la radiation automatique, qui se fait depuis le 1er janvier 2019 par le Répertoire électoral unique (REU) sous l'égide de l'Insee, aurait entraîné des bugs, avec des radiations abusives pour certains habitants qui n'avaient pas changé d'adresse, rapporte le Parisien.
Depuis le 1ᵉʳ aout 2016, « la loi n°2016-1048 […] modifie les modalités d’inscription sur les listes électorales et institue un répertoire électoral unique (REU) dont elle confie la gestion à l’Insee », peut-on lire sur le site de l’organisme.
Pourtant, ces problèmes ne datent pas d’hier. Aux élections européennes de 2019, des personnes inscrites sur les listes électorales s’étaient aperçus de leur radiation le jour même du vote. Pour la seule ville de Toulouse, plus de 150 électeurs avaient ainsi découvert qu’ils ne figuraient plus sur les listes électorales, relatait 20 Minutes. Au premier tour de l'élection présidentielle en 2017, de nombreux électeurs avaient également été confrontés à cette mauvaise surprise. D'après le Figaro, à Strasbourg, ils étaient 16 046 radiés, à Clichy 3 500, au Havre 5 000…
Voir aussi : Radiés des listes électorales sans raison, des Français recourent aux tribunaux de proximité en urgence
Aujourd’hui encore, le problème persiste. Avant le premier tour de l’élection présidentielle 2022, nous avions contacté Sophie, une électrice qui habite à Beausoleil, ville située dans le sud de la France. Habituée à aller voter aux élections, elle aussi s’était vue interdite d’isoloir. Le jour même du premier tour, elle s’était donc présentée à un tribunal de proximité, qui avait statué que la radiation ne revêtait pas de motif légitime. Elle a donc pu se rendre aux urnes.
Lors de notre entretien, Sophie avait tenu à pointer du doigt que les démarches administratives à effectuer n’étaient pas simples « pour quelqu’un qui n’a pas l’habitude de se rendre faire une demande auprès d’un tribunal ». Évoquant un « parcours du combattant » auquel ont dû faire face un nombre inconnu de Français, elle ajoutait : « Je me considère chanceuse, vraiment. J’habite une petite commune, donc la mairie a pu gérer les choses, mais pour quelqu’un qui habite une grande ville, je pense à eux parce que ça n’a pas dû être facile. »
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