Présidence de LR : la compétition lancée au Touquet dans une ambiance morose

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Par AFP
Publié le 27 août 2017 - 17:35
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Daniel Fasquelle, le 27 août 2017 au Touquet
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP
Daniel Fasquelle, le 27 août 2017 au Touquet
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La compétition est lancée à droite pour la présidence de LR : deux des candidats, Daniel Fasquelle et Laurence Sailliet, ont fourbi leurs premières armes ce week-end dans une ambiance morose, en l'absence du favori Laurent Wauquiez, qui se lance cette semaine.

Plusieurs ténors du parti Les Républicains s'étaient donné rendez-vous dans la cité balnéaire du Touquet (Pas-de-Calais), à l'occasion du campus annuel des Jeunes LR, traditionnel rendez-vous de la rentrée politique de la droite. L'an dernier, tous les cadors étaient là, croyant fermement en leurs chances de retrouver le pouvoir.

Mais après les sévères défaites à la présidentielle et aux législatives, et avant le congrès de décembre qui élira leur nouveau président, le parti fait grise mine.

La réunion publique, samedi en fin d'après-midi, n'a rassemblé qu'environ 300 personnes, en présence de plusieurs personnalités du parti, dont le président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand, le député de l'Oise Eric Woerth et le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi.

Les rangs étaient encore plus clairsemés dimanche, pour le discours de clôture de Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, qui va lancer, au sein de LR, son micro-parti, Libres!, le 10 septembre à Argenteuil.

"La droite doit réinventer des solutions nouvelles pour reconquérir les jeunes", dont "seuls 6%" ont voté à droite à la présidentielle, a déploré l'ancienne ministre.

La veille, elle était à Bordeaux aux côtés d'Alain Juppé, qui réunissait lui aussi ses propres troupes ce week-end.

Les Jeunes LR étaient particulièrement peu nombreux au Touquet, malgré l'enthousiasme de leur président, Antoine Sillani ou du délégué national des jeunes LR de Normandie, Jonas Haddad. "Ne laissons pas la modernité à Emmanuel Macron, la droite aussi peut être moderne", a lancé le premier. "Contrairement à Macron, nous ne sommes pas des libéro-libertaires, nous sommes attachés à l'identité française", a renchéri le second.

- "Nous sommes groggy" -

Au même moment, le chef de l'État, présent au Touquet où son épouse possède une maison familiale, s'offrait un bain de foule, voulant oublier sa chute de popularité dans les sondages. "Ce n'est pas fair play", a lâché M. Fasquelle, député du département, agacé de voir ainsi détournée l'attention des médias.

L'ancien maire du Touquet, toujours conseiller municipal de la ville, a mis en garde contre le "danger" de voir "disparaître" la droite, ce qui est, selon lui, "le secret espoir de M. Macron".

"En sauvant la droite, c'est la démocratie que nous allons sauver" mais "les échecs de Macron ne nous permettront pas de revenir au pouvoir. On ne va pas parier sur son échec comme on l'a fait avec Hollande. Pour sauver la droite, il faut de la clarté et il faut tout changer", il faut que "la droite accepte de se remettre en cause", a-t-il insisté.

"Nous sommes groggy", a affirmé sa concurrente Laurence Sailliet. "Le désastre nous a meurtris, la défaite a été injuste, douloureuse. Nous assistons à l'éclatement de notre parti. Mais le temps n'est pas au réglement de comptes", a insisté cette proche de Xavier Bertrand.

Ce qui ne l'a pas empêché de décocher des flèches à Laurent Wauquiez, sans le citer. "La vision de la droite, ce n'est pas celle de Sens commun", a-t-elle affirmé, à propos de l'émanation politique de la Manif pour tous, qui soutient la candidature du vice-président de LR.

Autre flèche de Pierre-Henri Dumont, jeune député du Pas-de-Calais : "le futur président des Républicains ne devrait pas être candidat à la prochaine présidentielle", a-t-il lancé, alors que nul ne doute des ambitions élyséennes du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

M. Wauquiez, qui arpentait en 2016 les allées du campus en compagnie d'un Nicolas Sarkozy heureux de le présenter comme son "successeur", fera pour sa part sa rentrée mercredi à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône). Dimanche, il gravira, comme chaque année, le Mont Mézenc, au coeur du Massif central.

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