Présidentielle 2017 : le plan de relance à 273 milliards d'euros de Mélenchon
Augmenter les salaires et l'investissement et faire baisser drastiquement le chômage tout en réduisant fortement la dette publique: impossible? Pas pour Jean-Luc Mélenchon. Le candidat de la France insoumise a présenté dimanche 20 son plan de relance pour l'économie française, d'inspiration très keynésienne. Un programme chiffré par ses soins à 273 milliards de hausse de la dépense publique sur le quinquennat 2017-2002, dont 100 dès la première année.
L'ancien sénateur socialiste a ciblé deux axes immédiats: "l'urgence sociale" et "l'urgence écologique", auxquelles il veut consacrer l'essentiel (95%) des 100 milliards d'euros annoncés pour la première année et financés par l'emprunt. Un total de 50 milliards seront ainsi consacrés aux logements sociaux, crèches, maisons de retraite et accessibilité des personnes handicapées ainsi que 45 autres milliards aux énergies renouvelables et à l'agriculture "écologique et paysanne".
Les 173 derniers milliards seront pour leur part consacrés à une augmentation de la dépense publique tout au long du quinquennat. Ils seront alloués à l'augmentation du SMIC, à l'indemnisation du chômage dès le premier jour même en cas de démission et à l'amélioration globale du service public.
L'objectif: "injecter une masse suffisante qui remette en route l'activité", s'est-il défendu. Tout en défendant des "choix politiques affirmés", a expliqué son équipe. "Il ne s'agit pas de financer des produits importés qui ont fait trois fois le tour du monde, ce n'est pas une relance à la papa". Les outils utilisés sont pourtant d'un classicisme rare, sorte de plan Marshall soixante dix ans plus tard.
Et si le candidat des "insoumis" a avancé tabler sur un effet multiplicateur de "fois" deux à trois, il a également anticipé un dérapage des finances publiques au moins pour 2018 avec un déficit de 4,8% du PIB. Mais celui-ci, aidé également par une hausse des prélèvements obligatoires (49,2% en 2022 contre 45% aujourd'hui) et l'envolée de la croissance et de l'inflation (respectivement 2% et 4%), redescendrait ensuite progressivement jusqu'à 2,5% à la fin du quinquennat.
Problème, comme l'ont reconnu les équipes de Mélenchon: "on ne dépense pas 100 milliards en un claquement de doigt". Puis de conclure: "pour nous le plus difficile sera de gérer le délai".
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