Primaire à droite : Fillon attaque Sarkozy pour "exister", analyse la presse
Les attaques virulentes dimanche 28 de François Fillon contre Nicolas Sarkozy n’ont pas échappé aux éditorialistes qui estiment que l'ancien Premier ministre cherche par ses déclarations un "moyen d'exister, de se relancer" dans la course à la primaire face à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Mais avant, ils ironisent un peu avec des titres comm : "petits meurtres entre amis chez les républicains", "les seigneurs du ring", "ça cogne", "rien ne va plus" ou encore : "le vengeur sarthois". "Ça tourne au western… Quelque chose comme Règlement de comptes à LR Corral. Et nous sommes au début de la campagne", s'inquiète Laurent Joffrin, dans Libération. "Il avait annoncé qu'il allait casser la baraque. Il a tenu parole", constate Patrice Chabanet du Journal de la Haute-Marne. Pour l'éditorialiste, comme pour bon nombre de ses confrères : "il n'avait pas le choix." Et d'expliquer : "largement distancé dans les sondages par Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, il devait s'en distinguer tant sur la forme que sur le fond". "François Fillon a sorti le gros flingue à six coups" et "semble penser qu’être l’ennemi numéro 1 de l’ancien hôte de l’Élysée peut lui valoir un joli plan de carrière", assure Jean-Louis Hervois, dans la Charente Libre.
"François Fillon n’a rien à perdre dans cette primaire", souligne Olivier Pirot, pour La Nouvelle République du Centre-Ouest. "Si Nicolas Sarkozy l’emporte, il n’y a aucune chance" que Fillon "ne vienne prendre un maroquin". "Il lui fallait revenir dans une course qui semblait lui échapper", commente Pierre Frehel du Républicain Lorrain. Et avec ses attaques, l'ancien Premier ministre a "au moins réussi à s'extraire de l'anti-chambre où certains l'avaient déjà cantonné", note-t-il. François Fillon "cherche un moyen d’exister. Il tente le choc thermique. Puisque Juppé lui semble de l’eau tiède et Sarkozy un liquide en ébullition, Fillon choisit d’appliquer une douche froide, robinet de droite grand ouvert", explique Didier Rose, des Dernières Nouvelles d'Alsace. "Les concurrents sont montés sur le ring" et "les candidats cognent les uns sur les autres", déplorent Matthieu Verrier, dans La Voix du Nord. "Pour ceux qui en doutaient encore, la campagne de la primaire à droite, sera âpre, dure et acharnée", prévient Bruno Dive, dans Sud-Ouest.
Pour Paul-Henri du Limbert, du Figaro, "les différences d’appréciation existent. Et il s’agit plutôt d’une bonne nouvelle. Cette primaire n’aurait en effet aucun intérêt si Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, François Fillon et les autres promettaient très exactement la même chose". Et Matthieu Verrier (La Voix du Nord) de conclure : "la meilleure voie pour préserver le rassemblement après la primaire est de confronter des idées et non d’attaquer les personnes." Pour son discours de rentrée, François Fillon a sorti l'artillerie lourde face à l'ancien président, lui réservant l'essentiel de ses attaques. "Il ne sert à rien de parler d’autorité quand on n’est pas soi-même irréprochable", a lancé l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy, dans un discours truffé d'attaques contre l'ancien chef de l'Etat, mis en examen dans deux affaires. "Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ?", a-t-il dit.
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