Primaire à droite : les ténors s'écharpent par meetings interposés avant le premier tour
Si le troisième débat de la primaire à droite a été plutôt calme entre les candidats, les derniers meetings avant le premier tour ont été l'occasion de régler leurs comptes entre les trois favoris: Alain Juppé, François Fillon et Nicolas Sarkozy.
Au Grand palais de Lille, devant près de 1.800 personnes très enthousiastes, Alain Juppé est montée au créneau pour défendre son concept "d'identité heureuse", de nouveau raillé par Nicolas Sarkozy lors du débat. "On m'a parfois reproché de voir la vie en rose. Mais je ne sous- estime pas la colère et la souffrance des Français" a lancé le maire de Bordeaux, avant d'interpeller l'ancien chef de l'Etat. "Je dis à Nicolas Sarkozy: reconnais tes erreurs. Nous avons eu tort de supprimer lors du précédent quinquennat 10.000 postes dans les forces de l'ordre, mais aussi la double peine, et tort de démanteler le renseignement territorial" a taclé un Alain Juppé sous les vivats de la foule.
Quant à François Fillon, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac est resté dans la droite ligne des critiques qu'il lui avait adressées lors du troisième débat, le tançant sur sa proposition de supprimer 600.000 postes dans la fonction publique: "attention à la surenchère, il faut aussi rester crédible. Je le dis en toute amitié à François Fillon, on ne pourra pas supprimer 600.000 postes de fonctionnaires en cinq ans".
Dans la salle surchauffée du Palais des congrès à Paris, François Fillon a joué à fond la carte du troisième homme devant 3.400 de ses soutiens. "Certains s'érigent en candidat du peuple. Moi je ne prétends rien. Le peuple est là" a expliqué le Sarthois, principalement à l'adresse de Nicolas Sarkozy. Et d'ajouter pour souligner sa différence avec les deux anciens favori: "il serait bien court de vouloir Alain Juppé pour ne pas avoir Nicolas Sarkozy, et Nicolas Sarkozy pour ne pas avoir François Bayrou".
"Le 7 mai 2017, je sifflerai la fin de la récréation, je serai le président qui rétablira la République" a lancé Nicolas Sarkozy dans les premiers instants de son discours à Nîmes. A l'adresse de son ancien Premier ministre, il a taclé la proposition d'augmentation de la TVA de 2 points: "je dis à François Fillon qu'aucune économie moderne n'a un taux de TVA à 22 %. Où est le changement si après les hausses d'impôts de la gauche, il y avait les hausses d'impôts de la droite?".
Concernant Alain Juppé, l'ancien président de la République en a remis une couche sur "l'identité heureuse": "je ne suis pas le candidat d'une France pour qui tout va bien, (...) des demi-solutions, des compromis bancals, des synthèses si subtiles qu'il n'en restera rien. Je refuse les accommodements raisonnables".
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