Réforme du collège : grève des enseignants ce mardi contre le projet de Najat Vallaud-Belkacem
Baptême du feu pour Najat Vallaud-Belkacem qui va vivre sa première grande grève depuis son arrivée à l'Education nationale, il y a moins d'un an. Après les politiques et les intellectuels, c'est au tour des enseignants de monter au créneau contre la réforme du collège de la ministre. Une intersyndicale majoritaire, et hétéroclite, appelle ainsi ce mardi à une grève nationale et à descendre dans la rue contre ce projet dont certains réclament le retrait tandis que d'autres souhaitent plutôt une réouverture des négociations.
Représentant près de 80% des voix des enseignants du collège aux dernières élections professionnelles, l'intersyndicale est composée de forces d'ordinaires inconciliables. On y retrouve tout d'abord le Snes-FSU, majoritaire à lui seul dans l'enseignement secondaire, qui souhaite un retour à la table des négociations, mais aussi le Snep-FSU, FO, la CGT et Sud et enfin le Snalc, classé à droite (une étiquette qu'il refuse), Ces derniers réclament quant à eux le retrait pur et simple de la réforme qui ne convainc pas jusque dans les rangs des Français.
Au cœur des inquiétudes des syndicats enseignants: l'autonomie accrue accordée aux établissements et l'interdisciplinarité. Ils craignent en effet que la première donne trop la main aux chefs d'établissements et redoutent des dérives, tandis que la seconde aurait selon eux pour conséquence de réduire le nombre d'heures réservées à chaque matière ce qui aurait un effet négatif sur l'enseignement des fondamentaux.
Les professeurs de langues anciennes (latin et grec) et d'allemand sont également très mobilisés. Bien que la ministre s'en défende, ils craignent que leurs disciplines respectives ne passent au second rang et pâtissent de la réforme (notamment avec la suppression des classes bilingues).
Enfin, les syndicats réformateurs Sgen-CFDT et SE-Unsa ont quant à eux décidé de ne pas appeler à la grève. Se voulant progressistes, ces deux centrales représentant environ 20% des enseignants soutiennent la réforme, tout comme la FCPE –première fédération de parents d'élèves) et l'enseignement catholique privé, à qui la réforme s'appliquera également (pour ceux sous contrat avec l'Education nationale).
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