Réforme du collège : Vallaud-Belkacem répond à Sarkozy et Le Maire
"Manipulation", "malhonnêteté intellectuelle" et "enfumage": Najat Vallaud-Belkacem contre-attaque. Alors que les ténors de la droite ont fait de la réforme du collège, et des programmes scolaires, de la ministre de l'Education nationale la cible de leurs attaques depuis plusieurs semaines, la numéro quatre du gouvernement a répliqué lors du Grand Rendez-vous Europe-1, i>Télé et Le Monde de ce dimanche.
"J'ai un regret, c'est la tournure des débats, je trouve que l'école est un sujet tellement sérieux, tellement grave qu'on n'a pas le droit à se laisser aller à des débats faits de rumeurs et de contre-vérités", a ainsi dénoncé la ministre. Puis d'enfoncer le clou: "il faut bien distinguer ce qui relève de la manipulation qui, à droite, consiste à enfumer l'opinion publique sur la réalité de cette réforme, et ce qui relève d'interrogations sur l'une ou l'autre des mesures de la réforme".
Ciblant nommément Bruno Le Maire, qui se veut fer de lance de la contestation à droite, Najat Vallaud-Belkacem a dénoncé sa proposition d'un "collège diversifié" mettant fin de facto au collège unique. "Bruno Le Maire ne propose pas d'initier tous les collégiens au latin et au grec, il propose d'en initier seulement quelques-uns. Il veut distinguer dès l'âge de 11 ans les enfants qui apprendront les humanités et ceux qui apprendront la mécanique", a-t-elle sévèrement jugé.
La ministre de l'Education nationale est également revenue sur les attaques de Nicolas Sarkozy, qui a récemment dénoncé son supposé "combat vers la médiocrité". Elle a ainsi clamé que le président de l'UMP est "totalement démonétisé" sur le sujet de l'éducation, allant jusqu'à déclarer qu'"à chaque fois (qu'il) prend la parole, il abaisse le niveau du débat dans ce pays".
Mais, au-delà des règlements de comptes, la ministre est également revenue sur le fond de ses réformes. Par exemple sur la suppression des classes bilingues, à propos de laquelle elle a estimé que "personne n'est sacrifié" mais au contraire que cet apprentissage sera désormais "proposé à tous les élèves" grâce à l'apprentissage d'une deuxième langue dès la cinquième. Najat Vallaud-Belkacem a également apporté des précisions sur l'enseignement de l'histoire de l'islam au Moyen Age ("présent depuis 1957" dans les programmes) ou encore sur celui de la période des Lumières (qui doit "évidemment" être enseigné, a-t-elle dit).
La ministre a enfin réaffirmé la nécessité selon elle de réformer pour rendre le collège plus égalitaire, et ce alors même que Le Parisien a dévoilé ce dimanche les résultats inquiétants d'une enquête sur le niveau en mathématiques des collégiens français, notamment ceux issus des classes sociales défavorisées.
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