Royaume-Uni : Theresa May sort renforcée de deux législatives partielles

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Par AFP
Publié le 24 février 2017 - 14:29
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La Première ministre britannique Theresa May, le 23 février 2017 à Londres
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© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
La Première ministre britannique Theresa May, le 23 février 2017 à Londres
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Le parti conservateur de Theresa May est apparu vendredi comme le grand gagnant de deux législatives partielles au Royaume-Uni, battant le Labour dans un de ses fiefs et profitant de l'échec de l'Ukip dans un bastion pro-Brexit.

La Première ministre a vu la jeune Trudy Harrison, novice en politique, arracher jeudi la circonscription de Copeland des mains du Labour, qui régnait sur cette région rurale du nord-est de l'Angleterre depuis plus de 80 ans

"C'est une victoire phénoménale", s'est félicitée en début d'après-midi depuis Copeland Mme May, qui à l'heure de déclencher la procédure de divorce avec l'Union européenne semble avoir plus que jamais les coudées franches.

Une percée historique qui a aussitôt relancé les critiques contre le leader du Labour Jeremy Corbyn, confronté à une fronde larvée d'une partie de l'appareil du parti, qui l'accuse de le mener à la déroute aux élections générales en 2020. Le Labour est crédité de moins de 30% des intentions de vote, tandis que les conservateurs dépassent les 40%, selon les derniers sondages.

Theresa May a aussi vu trébucher le chef de Ukip Paul Nuttall, battu par le Labour à Stoke-on-Trent, dans le centre de l'Angleterre.

"La Première ministre n'aurait pas pu rêver mieux: ses deux principaux partis d'opposition ont enregistré un revers, leurs leaders respectifs sont en difficulté et elle renforce sa majorité, le tout sans se salir les mains", résume pour l'AFP Simon Usherwood, maître de conférences à l'université du Surrey.

- 'Désastre' -

Si les projecteurs étaient d'abord braqués sur la bataille du Labour contre l'Ukip à Stoke, le résultat de Copeland était particulièrement commenté, tant la claque est douloureuse pour le Labour.

Trudy Harrison, qui a devancé la candidate du Labour Gillian Troughton avec 44% des voix contre 37%, a évoqué une victoire "historique" alors que c'est la première fois en 35 ans qu'un parti au pouvoir ravit un siège à l'opposition lors d'une législative partielle.

L'exploit est considéré comme d'autant plus important qu'il intervient après sept ans d'austérité imposée par le gouvernement tory.

Ce constat a conduit plusieurs députés travaillistes à s'en prendre ouvertement à leur leader, à l'image de John Woodcock qui a décrit un "désastre" et dénoncé le positionnement anti-nucléaire de M. Corbyn, qui a coûté des voix dans une région où beaucoup d'emplois dépendent de la centrale nucléaire de Sellafield.

Mais Jeremy Corbyn, qui a déjà maté plusieurs rébellions, a répété qu'il ne comptait pas lâcher les rênes du parti.

"Nous sommes déçus par la défaite à Copeland, mais il ne faut surtout pas sous-estimer la victoire à Stoke dans une ville que l'Ukip commençait à proclamer sienne", a-t-il insisté vendredi en marge d'un discours sur le Brexit.

Un peu plus tard, à un journaliste qui lui demandait à Stoke s'il n'était pas le principal problème du Labour, il s'est contenté de répondre "non".

- Capitale du Brexit -

A Stoke, ville de 250.000 habitants qui avait voté à 69,4% pour le Brexit lors du référendum du 23 juin 2016, un record parmi les 30 plus grandes agglomérations du pays, Gareth Snell a nettement battu (37% contre 25%) Paul Nuttall, le successeur de Nigel Farage à la tête de l'Ukip.

"Une ville que certains ont surnommée la capitale du Brexit a encore une fois prouvé au monde que nous sommes bien plus que ça", a déclaré l'ancien syndicaliste de 31 ans.

Pour l'Ukip, cette défaite est un camouflet cuisant et illustre ses difficultés à capitaliser sur le vote pour le Brexit dont il a été l'un des moteurs. Même s'il a obtenu 13% des voix lors des législatives de 2015, le parti anti-immigration ne détient qu'un seul siège de député sur les 650 que compte le Parlement.

C'est également un échec personnel pour Paul Nuttall. "Notre tour viendra", a-t-il promis. En attendant, il patauge dans les pas de Nigel Farage, qui n'a jamais réussi à devenir député malgré une demi-douzaine de tentatives.

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