Sénatoriales : ultime rendez-vous électoral de 2017, compliqué pour Macron

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Par AFP
Publié le 17 septembre 2017 - 12:26
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La popularité d'Emmanuel Macron, ici lors de sa visite dans l'île de Saint-Martin le 12 septembre 20
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© Christophe Ena / POOL/AFP
Boosté par son succès aux législatives, La République en Marche a dû réviser à la baisse ses ambitions au Sénat.
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Dernier rendez-vous électoral en 2017, les élections sénatoriales du 24 septembre constituent un premier test compliqué pour Emmanuel Macron et La République en marche, mais ne devraient pas bouleverser les équilibres à la Haute assemblée.

Avec 1.996 candidats pour 171 sièges à renouveler, les sénatoriales n'ont jamais attiré autant de prétendants. Plus de candidats pour un mandat de six ans, c'est aussi plus de dispersion avec la multiplication de listes dissidentes.

- Scrutin indirect pour une chambre à part -

Avec un scrutin au suffrage indirect et un collège de 76.359 grands électeurs (parlementaires, élus locaux...), la prime à l'ancrage territorial des candidats est plus forte au Sénat qu'à l'Assemblée nationale, où des novices en politique sont entrés en masse après les législatives de juin. La Haute assemblée est par ailleurs renouvelée par moitié tous les trois ans, avec 38 départements métropolitains concernés cette année - de l'Indre-et-Loire aux Pyrénées orientales et l'Ile-de-France, auxquels s'ajoutent 14 sièges pour l'outremer, six des Français de l'étranger et un vacant à pourvoir - ce qui favorise une certaine stabilité. La droite y est majoritaire depuis 2014 et aucun basculement n'est attendu cette année.

- En Marche ! en terrain défavorable -

Boosté par son succès aux législatives, La République en Marche a dû réviser à la baisse ses ambitions au Sénat avec la chute de popularité d'Emmanuel Macron et les premières difficultés du quinquennat. "Nous ne nous attendons pas à un raz-de-marée", a admis fin août Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement. Chef de file des macronistes à la Haute assemblée, François Patriat se refuse désormais à donner un objectif chiffré mais veut faire du groupe REM, qui compte aujourd'hui 29 membres, le deuxième du Sénat, loin derrière celui du parti Les Républicains.

Deux raisons aux difficultés de la REM. La première tient à la nature même du scrutin. "En Marche! s'est construit dans un rapport quasiment direct entre Emmanuel Macron et les Français. Aux sénatoriales ça ne fonctionne pas comme ça", note François Miquet-Marty de l'institut Viavoice. Les élus locaux qui composent l'essentiel du corps électoral sont par ailleurs très remontés contre l'exécutif après les annonces de l'été (gel de dotations, baisse des emplois aidés...) qui impactent directement les collectivités locales.

- La droite entre confiance et divisions -

Les difficultés d'En Marche! et de la gauche devraient profiter à la droite qui détenait 142 sièges dans le Sénat sortant. Le président du groupe LR, Bruno Retailleau, a d'ailleurs cédé le 8 septembre la présidence de la région Pays-de-la-Loire pour se consacrer au Sénat. Le risque pour Les Républicains est de voir des sénateurs LR pro-Macron constituer un groupe autonome au Sénat - où 10 élus suffisent - à l'issue du scrutin, comme l'ont fait en juin leurs collègues députés.

- L'enjeu des 3/5e au Parlement -

C'est sur cette porosité que tablent les macronistes pour rassembler à terme les sénateurs REM, des centristes de l'UDI ou du MoDem - qui peuvent gagner quelques sièges -, des socialistes et des Républicains favorables à Emmanuel Macron. Le groupe socialiste a déjà perdu une vingtaine de sénateurs passés à la REM. Avec 86 élus dans le Sénat sortant, il peut au mieux espérer limiter les dégâts et risque d'enregistrer de nouvelles défections après le vote. L'enjeu est important pour le chef de l'Etat qui pourrait disposer ainsi, au coup par coup, d'une majorité de 3/5e des parlementaires (555 sénateurs et députés) nécessaires pour faire voter des révisions constitutionnelles sans avoir à recourir au référendum.

- Renouvellement en cours -

Avec 43% des sénateurs sortants qui ne se représentent pas, le renouvellement est assuré. La loi sur le non-cumul des mandats a notamment contraint des sortants à opter pour leur mandat local. La féminisation progresse également avec 45,5% de candidates (909) contre 42,1% en 2014. Mais seules 43 d'entre elles sont titulaires dans les 19 départements où les sénateurs sont élus au scrutin majoritaire et 64 têtes de liste dans les 26 où le vote à lieu à la proportionnelle. Pas de changement, sauf surprise, attendu en revanche à la présidence du Sénat. Gérard Larcher (LR) est à ce jour seul candidat à sa succession.

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