Solère surveillé par la DGSE : Guéant réclame une enquête

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 12 avril 2016 - 22:05
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Claude Guéant.
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"Je n'ai jamais demandé à quiconque que des surveillances téléphoniques clandestines ou régulières soient pratiquées sur Thierry Solère", a affirmé Claude Guéant.
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Selon les informations du "Monde", la DGSE aurait surveillé Thierry Solère en 2012 alors qu'il faisait campagne pour les législatives dans les Hauts-de-Seine. Suite à ces révélations, Claude Guéant a demandé ce mardi au ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de "diligenter une enquête, et éventuellement de saisir la justice".

Claude Guéant, ministre de l'Intérieur sous Nicolas Sarkozy, a demandé ce mardi 12 au ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian de "diligenter une enquête, et éventuellement de saisir la justice", après un article du Monde affirmant que la DGSE avait surveillé en 2012 Thierry Solère, son adversaire aux législatives. "Je tiens à dire de façon solennelle et catégorique que je n'ai jamais demandé à quiconque que des surveillances téléphoniques clandestines ou régulières soient pratiquées sur Thierry Solère -je rappelle du reste que la DGSE n'est pas sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, mais sous celle du ministre de la Défense- et que je n'ai jamais entendu parler de telles écoutes avant d'avoir pris connaissance de l'article du Monde", a affirmé M. Guéant, dans une déclaration à l'AFP.

Dans un article paru mardi, Le Monde assure que le renseignement extérieur français a surveillé en 2012 les téléphones et l'adresse internet de Thierry Solère, UMP dissident opposé à Claude Guéant, alors ministre de l'Intérieur, lors des législatives dans les Hauts-de-Seine. M. Guéant, comme le patron de la DGSE d'alors, Erard Corbin de Mangoux, ont nié tout rôle dans une telle affaire, ce dernier la qualifiant de "hautement fantaisiste".

"Sans me mettre expressément en cause", l'article du Monde "suggère que j'aurais pu être pour quelque chose dans le placement sous écoutes par la DGSE en 2012" de M. Solère, observe M. Guéant. "Les accusations qui sont portées contre la DGSE et qui sont suggérées contre moi sont graves", poursuit-il. "Je demande donc à M. le ministre de la Défense de diligenter une enquête, et éventuellement de saisir la justice, afin de savoir si les affirmations du journal quant à l'existence de ces écoutes sont fondées ou non, et dans l'hypothèse où elles le seraient, de rechercher le ou les auteurs de la décision de surveillance téléphonique", écrit l'ancien ministre. "Je m'étonne que M. Thierry Solère donne l'impression d'accréditer l'hypothèse que les liens qu'il imagine exister entre le DGSE et moi aient pu conduire à de telles dérives", écrit-il également.

Début 2012, Thierry Solère, conseiller général des Hauts-de-Seine, avait été exclu de l'UMP après avoir annoncé son projet de candidature dissidente face à M. Guéant, soutenu par le parti. M. Solère a été réintégré en février 2013 à l'UMP, devenue depuis Les Républicains. Selon Le Monde, "ses téléphones et son adresse Internet ont en effet été espionnés dès son exclusion de l’UMP, le 20 mars 2012. La surveillance n’a été interrompue qu’après la découverte fortuite de son existence par la direction technique de la DGSE", suite à des conflits internes entre services. Une demande, finalement abandonnée, de "surveillance physique" de M. Solère, a même été faite "par un haut responsable de la DGSE" auprès d'un lieutenant-colonel de celle-ci, selon le quotidien. Interrogée par l'AFP, la DGSE s'est refusée, à ce stade, à tout commentaire.

Pourquoi Le Monde et M. Solère y voient-ils un rapport avec M. Guéant? Celui qui est devenu organisateur de la primaire à droite insiste sur le profil d'Erard Corbin de Mangoux: "C'était l'homme de confiance de Claude Guéant et de Nicolas Sarkozy. Il doit tout à Guéant pour sa carrière".

Mais M. Solère, sollicité sans succès par l'AFP, a aussi affirmé au Monde qu'une rencontre avait eu lieu le 4 janvier 2012 avec M. Guéant place Beauvau: le ministre et un de ses conseillers "m'ont fait comprendre que si je me retirais, je pourrais y trouver mon compte". Interrogé par le quotidien, M. Guéant a démenti: "Cela ne me dit strictement rien, et c’est opposé à mes principes. Jamais je n’ai fait de demande en ce sens à qui que ce soit. J’étais ministre de l’Intérieur et, à ce titre, je n’avais aucune autorité sur la DGSE". Celle-ci dépend du ministère de la Défense, portefeuille détenu alors par Gérard Longuet, qui n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

 

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