"Stop au trifouillage électoral" : l'étiquette NUPES refusée par le ministère de l'Intérieur
Le refus du ministère de l’Intérieur d’enregistrer les candidats sous l’étiquette "Nouvelle Union populaire économique et sociale" fait enrager la nouvelle alliance de gauche. Au même moment, la majorité présidentielle "Ensemble !" est, elle, acceptée.
À l’approche de la date butoir du dépôt des candidatures ce 20 mai, l’étiquette "NUPES" ne sera pas enregistrée pour ces élections législatives. Chaque candidat verra son résultat s’afficher sous leurs partis initiaux "La France insoumise", "Europe Écologie Les Verts", le "Parti socialiste" et le "Parti communiste français". S'interrogeant sur l’avenir de la démocratie française, le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon envisage de déposer un recours au Conseil d’État pour faire reconnaître cette alliance lors des dépôts des candidatures aux législatives.
Sans surprise, il a partagé son mécontentement sur Twitter, ce lundi :
Nous découvrons que le Ministère de l'Intérieur refuse d'enregistrer la "Nouvelle Union populaire" pour les déclarations de candidature. Effacer ses adversaires du tableau des résultats est-ce encore la démocratie ? #NUPES
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) May 16, 2022
"Stop au trifouillage électoral : la NUPES doit être reconnue", s’indigne la nouvelle alliance de gauche dans un communiqué publié le 17 mai. La NUPES dénonce la volonté du camp macroniste de déstabiliser ses électeurs, mais également le fait que la droite "est la cible de la même manipulation", qui concerne les partis Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI).
Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI s’est également indignée sur Twitter :
Alerte !
— Mathilde Panot (@MathildePanot) May 17, 2022
Darmanin dans sa « grille de nuances » refuse la prise en compte de la Nouvelle union populaire écologique et sociale alors qu'il l'accepte pour les macronistes.
Deux poids, deux mesures d’une démocratie à la carte. #NUPES pic.twitter.com/iu9BUfs3KR
Rêvant de devenir le prochain Premier ministre, alors qu’Elisabeth Borne devient la deuxième femme en poste depuis Edith Cresson, Jean-Luc Mélenchon dénonce un "système de duperie permanente".
Voir aussi : Elisabeth Borne nommée Première ministre : Macron a choisi une femme pour Matignon
Le ministre de l’Intérieur a publié en ligne une circulaire le 13 mai, qui distingue "l’étiquette politique", librement choisie par le candidat, et la "nuance politique", attribuée par l’administration. Face à la polémique, le ministère considère que chaque candidat tend à rester "attachés à leur parti d’origine", s’appuyant également sur le fait que chaque parti s’est déclaré "séparément pour le financement public et l’accès à la campagne audiovisuelle".
Interrogé sur Sud Radio, ce mercredi 18 mai, Alexis Poulin, le co-créateur du média Le Monde moderne relate : "La majorité parlementaire ensemble existe dans le nuancier, car "Ensemble !" s’est constituée en association et peut demander des fonds, des remboursements de manière commune. Pour NUPES, il n’y a pas eu d’association de créée. Pour le ministère de l’Intérieur, impossible de créer cette nuance politique".
Les candidats de la nouvelle alliance verront donc leurs résultats s’afficher séparément, à l’inverse de la majorité présidentielle "Ensemble !". Alors que les sondages affichent un score élevé en faveur de NUPES, cette manœuvre politique fait grincer les dents. À l’inverse, la majorité présidentielle "Ensemble !" peut se détendre jusqu’à vendredi. Le ministère a d’ailleurs rétorqué à la NUPES que la nuance "Ensemble !" possède "une existence légale, un bureau". De quoi s’interroger sur l’avenir des candidats de gauche qui ont négocié des jours pour parvenir à un accord…
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