Vaccination obligatoire : les opposants privés de la clause d'exemption ?
L'information ne devrait pas réjouir les opposants à la vaccination systématique dans les écoles. Alors que de nouveaux vaccins doivent être rendus obligatoires en plus de ceux contre la diphtérie, le tétanos et la polio, la clause d'exemption un temps évoquée pourrait disparaître du projet.
Selon Le Parisien, la ministre de la Santé Agnès Buzyn aurait dans l'idée de ne pas mettre en place cette mesure destinée à satisfaire les anti-vaccins. En effet, la défiance envers la vaccination prend de l'ampleur depuis quelques années. Certains jugent que l'enfant a plus de chance de développer ces maladies devenues rares en se faisant vacciner, d'autres mettent en avant la dangerosité supposée de certains composés.
Face à cette fronde, offrir la possibilité aux parents de refuser le vaccin pour leur enfant au nom de leurs convictions personnelles avait donc été évoqué. Mais selon l'entourage de la ministre cité par le quotidien, l'opposition de cette clause d'exemption aux impératifs de santé publique aurait mis du plomb dans l'aile du projet.
En effet, la justice a déjà validé l'idée que cette obligation s'impose non pas pour la santé de l'enfant mais pour celle de tous, puisque l'efficacité d'un vaccin dépend du nombre de personnes concernées. Une telle clause irait également à l'encontre du message des autorités sanitaires et du gouvernement qui cherchent à améliorer la couverture vaccinale.
Par ailleurs, la question de la définition de ces "convictions personnelles" se pose. Si une simple défiance suffisait pour invoquer une clause d'exemption, celle-ci risquerait de réduire les effors des pouvoirs publics à néant. En effet, si les militants contre la vaccination systématique restent peu nombreux, la méfiance de la population est passée de 10% en 2005 à 40% en 2010 selon l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé.
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