Verbalisation d'une femme voilée à Cannes : "un apartheid sur les plages" dénonce Bachelay (PS)
La verbalisation d'une femme qui portait un voile sur la plage de la Bocca, mardi 16 à Cannes (Alpes-Maritimes) au titre de l'arrêté municipal interdisant le port du burkini a déjà provoqué des réactions au sein du monde politique, certains y voyant une dérive dans un débat déjà très polémique.
La femme, interrogée par l'Obs, ne portait pourtant pas le fameux maillot de bain intégral mais "un legging, une tunique Kiabi, et, comme à son habitude, son voile, c'est-à-dire un hijab qui ne couvre que ses cheveux", précise le quotidien.
Pour la député PS Karine Berger, cette affaire est "honteuse". Elle demande d'ailleurs au gouvernement de rappeler les maires à l'ordre.
Honteux! Rappel à l'ordre des maires doit être fait par gouvernement! Verbalisée sur une plage pour port d'un voile https://t.co/n7EPhyVram
— Karine Berger (@Karine_Berger) 23 août 2016
Même son de cloche pour son collègue socialiste des Hauts-de-Seine, Alexis Bachelay. Le député lâche des mots encore plus forts, n'hésitant pas à déclarer que le maire de Cannes David Lisnard impose "un nouvel apartheid sur les plages".
A #Cannes, @davidlisnard veut instaurer un nouvel #apartheid sur les plages ! Il est temps de dire stop ! https://t.co/digTdLHt5m via @LObs
— Alexis Bachelay (@ABachelay) 23 août 2016
L'édile a de son côté rappelé que "l'arrêté municipal dispose que l’accès aux plages et à la baignade est interdit à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité, respectant les règles d’hygiène et de sécurité", ajoutant n'avoir "aucune raison de douter du jugement" des policiers municipaux.
S'il ne devrait pas éteindre les passions sur le sujet, l'évènement met en évidence la difficulté à faire cohabiter l'interdiction du burkini sur la plage et l'autorisation du port du voile sur la voie publique dès lors que celui-ci ne cache pas le visage de sa propriétaire.
L'arrêté pris par la ville de Nice ne cible pas précisément le maillot de bain spécialement créé pour les femmes musulmanes mais "une tenue de plage manifestant de manière ostentatoire une appartenance religieuse".
Les arrêtés municipaux pris par les différentes villes l'ont été au nom de l'ordre public, pour éviter les troubles tels que des attroupements ou des violences. La jeune femme en question a d'ailleurs raconté avoir été invectivée par plusieurs personnes au moment de sa verbalisation.
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