Viols d'enfants en Centrafrique : Jean-Yves Le Drian appelle tout soldat coupable à "se dénoncer immédiatement"
"Si quelqu'un a sali le drapeau, parce que c'est de cela qu'il s'agit, il faut qu'il le dise dès à présent, car cela revient à trahir ses camarades, l'image de la France et la mission des armées". Dans une interview pour le Journal du dimanche à paraître ce dimanche, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a appelé tout soldat français coupable de viol sur un enfant lors de la mission Sangaris en Centrafrique à "se dénoncer immédiatement". "Si les faits sont avérés, je le dis très fortement, je ne mesurerai pas ma colère, parce lorsque le soldat français est en mission, il est la France", a-t-il notamment déclaré.
Entre décembre 2013 et juin 2014, une dizaine de soldats français auraient obtenu des faveurs sexuelles de la part d’une dizaine d’enfants centrafricains en échange d’argent et de nourriture dans le camp de réfugiés de l'aéroport de M'Poko, à Bangui, qui accueille des personnes déplacées, selon un rapport de l'ONU. Devant l’incapacité de l'organisation à régler le problème, un employé, Anders Kompass, aurait remis le dossier incriminant à la France l'été dernier, a révélé The Guardian. Une enquête aurait alors immédiatement été ouverte mais l’information n’a fuité qu’il y a quelques jours.
A lecture du rapport,"le 27 juillet 2014", Jean-Yves Le Drian raconte avoir "ressenti du dégoût, une forme de trahison par rapport à la mission confiée à l’opération Sangaris, et aussi un intense besoin de vérité". Aussi, "j'ai immédiatement transmis le rapport à la justice. C'était notre volonté pour que toute la vérité soit faite le plus vite possible", a assuré le ministre au JDD, précisant avoir lui-même informé François Hollande de l’affaire.
"Les faits allégués étaient très graves. Mon souci unique était la transparence et la vérité. L'enquête devait quitter l'institution militaire et revenir à la justice. Je respecte les règles de la procédure de manière méticuleuse. Et pourtant, neuf mois après avoir transmis le rapport, l’enquête préliminaire ouverte par le Parquet en reste à ce stade", a-t-il déploré, concluant: "je crois que c'est une enquête complexe. Depuis les faits allégués, la plupart des soldats ont quitté ce théâtre d'opérations, mais cela ne doit pas empêcher la justice de faire son travail avec célérité".
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