Avec son sixième essai, la Corée du Nord déroule un schéma bien rodé

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Par AFP
Publié le 03 septembre 2017 - 19:35
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Des habitants régissent après l'annonce par la TV officielle nord-coréenne d'un nouvel essai nucléai
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© KIM Won-Jin / AFP
Des habitants régissent après l'annonce par la TV officielle nord-coréenne d'un nouvel essai nucléaire, le 3 septembre 2017 à Pyongyang.
© KIM Won-Jin / AFP

Le dernier essai nucléaire nord-coréen en date s'est déroulé au terme d'une trajectoire bien rodée: des provocations croissantes accompagnées de dénonciations furieuses des exercices militaires annuels conjoints entre Séoul et Washington.

Voici douze jours, Washington jugeait que Pyongyang faisait preuve de "retenue" et évoquait la pespective d'un dialogue. Depuis lors, la Corée du Nord a tiré trois missiles à courte portée, envoyé un projectile au-dessus du Japon et fait exploser ce qui semble être une bombe H.

"Le test de la bombe à hydrogène était une réussite parfaite", a déclaré une présentatrice à la télévision officielle nord-coréenne après le sixième essai nucléaire du Nord.

Certains médias occidentaux prennent plaisir à dépeindre les dirigeants nord-coréens comme irrationnels, voire fous. Mais les spécialistes estiment que le régime fait montre de capacités remarquablement raffinées de calibrage et de timing pour maximiser la portée de ses actions.

La mèche de l'essai de dimanche a été allumée en juillet avec deux tirs de missiles balistique intercontinentaux (ICBM) qui ont semblé mettre une bonne partie du continent américain à la portée des armes de Pyongyang.

En réaction, le président américain Donald Trump a menacé de déchaîner "le feu et la colère" sur le Nord qui dévoilait en réaction son projet de tirer une salve de quatre missiles sur le territoire américain de Guam, dans le Pacifique.

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un avait ensuite fait savoir que ce plan était mis sur pause mais averti qu'il pourrait être réactivé en fonction de l'attitude de Washington.

- 'De l'huile sur le feu'-

Le décompte final a débuté le 21 août avec le lancement des exercices militaires annuels dits "Ulchi Freedom Guardian" auxquels participaient des dizaines de milliers de soldats sud-coréens et américains.

Le Nord, qui considère ces manoeuvres comme la répétition d'une invasion, a prévenu Washington qu'il "jetterait de l'huile sur le feu" s'il les maintenait.

Le 26 août, Pyongyang procédait à trois tirs relativement anodins de missiles à courte portée.

Trois jours plus tard, il tirait au-dessus du Japon un missile de portée intermédiaire, un geste autrement plus provocateur qui a consterné le Japon comme la région dans son ensemble.

Le Nord a annoncé son essai de bombe H dimanche en publiant des photos de Kim Jong-Un en train d'inspecter "une bombe thermonucléaire" susceptible d'être montée sur un ICBM.

Plus de 60 ans après la fin de la guerre de Corée (1950-53), la Corée du Nord, qui est un pays pauvre, se sert de la menace supposée représentée par les Etats-Unis pour justifier son programme d'armements nucléaires.

Les exercices annuels conjoints américano-sud-coréens ne manquant jamais de provoquer un pic de tensions. Le cinquième test nucléaire nord-coréen, le 9 septembre 2016, faisait aussi suite à des manoeuvres conjointes.

La Chine, accusée par Donald Trump de ne pas en faire assez pour refréner les ambitions militaires de son voisin et allié, prône, elle, un compromis: l'arrêt des essais nucléaires et balistiques nord-coréens en échange de celui des exercices, ce que rejettent catégoriquement Séoul et Washington.

Si la Corée du Nord joue une partition connue, l'incertitude est totale quant au comportement du président américain.

Son entourage met en avant la nécessité de la diplomatie mais le président Trump a évoqué maintes fois l'option militaire pour mettre un coup d'arrêt aux programmes nucléaire et balistique nord-coréens.

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